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Réforme des retraites en France: dernières passes d'armes avant le débat parlementaire

Le report de l'âge de départ à la retraite de 62 à 64 ans « n'est plus négociable », a affirmé Élisabeth Borne ce dimanche matin sur la radio France Info. Il y a bien longtemps que l'on sait « qu'il n'y a rien à négocier », rétorque le socialiste Boris Vallaud. Voilà qui augure de la tonalité du débat parlementaire qui s'ouvre demain, lundi 30 janvier, en commission.

À la veille d'un débat parlementaire qui s'annonce agité avec quelque 7 000 amendements déposés par l'opposition et à l'avant-veille d'une nouvelle journée de mobilisation intersyndicale mardi, Élisabeth Borne remonte au créneau. 

« Ça n'est plus négociable, la retraite à 64 ans et l'accélération (de l'allongement de la durée de cotisation, ndlr) de la réforme Touraine », a martelé sur France Info la Première ministre, en marge d'un déplacement dans sa circonscription du Calvados. C'est le compromis que nous avons proposé après avoir entendu les organisations patronales et syndicales, après avoir échangé avec les différents groupes parlementaires (...) C'est nécessaire pour assurer l'équilibre du système », a-t-elle assuré.

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Une « provocation », a répondu le dirigeant communiste Fabien Roussel, invité CNEWS, Europe 1 et Les Echos

« Qu’elle nous dise qu’il n’y a rien à négocier, voilà bien longtemps qu’on le sait et qu’on a éprouvé sa méthode de concertation qui est " cause toujours ", a riposté au micro d'Aurélien Devernoix, du service politique de RFI, le député socialiste Boris Vallaud. C’est une danse du ventre un peu grossière à l’endroit des Républicains puisque les Républicains tiennent entre leurs mains l’avenir du gouvernement Borne et de cette réforme. C’est un peu agressif, mais j’y vois surtout de la fébrilité. Le point d’arrivée est équivalent au point du départ, les organisations syndicales l’ont compris, il y a un front uni du refus. Les Français dans leur très grande majorité, à près de 75%, sont opposés à cette réforme. Dire d’une certaine manière aux Français qu’ils sont des imbéciles et qu’ils n’ont rien compris, je trouve que ce n’est pas très respectueux des citoyens. »

Le gouvernement compte effectivement sur le soutien des Républicains pour valider son texte. Éric Ciotti, chef de file des LR, a donné son assentiment, mais selon les observateurs, tant au sein du mouvement macroniste Renaissance que des Républicains, des voix discordantes se sont fait entendre. Si Élisabeth Borne a reçu la semaine passée les chefs LR pour sceller l'accord en contrepartie de certaines concessions, certains députés ont depuis fait part de leurs doutes, comme Aurélien Pradié, candidat malheureux à la direction de LR. Ils se font l'écho du mécontentement de leurs électeurs dans leurs circonscriptions : les trois quarts des Français jugent le projet de réforme injuste, selon un sondage de l'institut Elabe dont Le Monde s'est fait l'écho ce week-end.  

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Un mécontentement que les syndicats, forts du succès de leur première journée de mobilisation le 19 janvier, entendent de nouveau capitaliser mardi 31 janvier. Ils veulent faire mieux que le 1,12 million de manifestants, selon le ministère de l'Intérieur -plus de deux millions d'après les organisateurs. Un point sera fait mardi soir sur la mobilisation pour décider des suites à donner au mouvement.  

La suite du parcours législatif

À partir de demain lundi, la soixantaine de parlementaires de la commission des Affaires sociales va commencer à éplucher le texte, article par article, à commencer par le premier, qui rentre dans le dur puisqu'y figure la suppression progressive de la plupart des régimes spéciaux existants, dont ceux de la RATP et des industries électriques et gazières. 

Le temps est compté au Palais Bourbon, car le gouvernement a choisi de faire voter le texte dans le cadre du projet de budget rectificatif de la Sécu, qui limite à cinquante jours au total les débats au Parlement. Les députés ont ensuite jusqu'à mercredi 20 heures pour se prononcer sur le texte et les quelque 7 000 amendements déposés, dont près de 6 000 par l'alliance de gauche Nupes. Le texte sera ensuite présenté en séance à l'ensemble des députés le 6 février pour deux semaines de débats.

(et avec agences)