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Retraites: les révélations sur le ministre du Travail Olivier Dussopt accentuent les divisions

Selon de nouvelles informations révélées par Mediapart lundi 6 février, le ministre du Travail Olivier Dussopt, qui est épinglé pour des soupçons de favoritisme dans l’attribution d’un marché public de l’eau alors qu’il était maire d’Annonay, en Ardèche, aurait menti. Le média a dévoilé un nouveau document qui vient mettre à mal sa défense, fragilisant l’un des principaux artisans de la réforme des retraites et qui font de lui la cible des oppositions.

Affaibli au pire moment : Olivier Dussopt a beau être assuré de la confiance de la Première ministre, les attaques fusent de toutes parts. Dans l’opposition, on considère que le ministre n’est plus en position de défendre la réforme des retraites face aux députés.

« Je crois qu’il est affaibli dans le regard des Français mais il l’est déjà beaucoup par la réforme qu’il porte, dit la députée LFI-Nupes Clémentine Autain. Après, qu’en plus, il y a cette ambiance de corruption avec une société d’eau, cela crée un climat qui est quand même un climat qui n’est pas bon pour le pays. »

Même son de cloche du côté du Rassemblement national, où l’on trouve qu’une affaire de justice qui s’ajoute à une mauvaise réforme, c’est beaucoup : « Que monsieur Macron et Élisabeth Borne prennent leurs responsabilités en faisant porter un projet de loi qui est déjà extrêmement fragilisé par quelqu’un qui l’est d’autant plus, je pense que ça montre la faiblesse du gouvernement de monsieur Macron aujourd’hui », opine la députée Alexandra Masson.

Du côté de la majorité, on fait bloc. La réunion hebdomadaire du groupe Renaissance à l’Assemblée ce mardi a été l’occasion pour les députés de lui réaffirmer leur soutien, le ministre du Travail a été longuement applaudi.

« Olivier Dussopt a toute la confiance de la majorité parlementaire et c’est un excellent ministre du Travail, dit Mathieu Lefèvre. Et je préfère que ceux qui font la chasse à l’homme fassent la chasse aux idées. Et on en manque cruellement dans ce débat. »

Nul doute pourtant que le sujet viendra s’immiscer à nouveau dans le débat parlementaire qui s’annonce encore plus difficile que prévu pour le ministre du Travail. 

Les députés LR toujours divisés malgré un accord avec le gouvernement

Alors que la réforme est débattue pour le troisième jour à l’Assemblée ce mercredi, la veille, les discussions n’ont guère avancé avec encore des milliers d’amendements à examiner d’ici la fin de la semaine prochaine. Le gouvernement n’a toujours aucune certitude sur l’issue de ce débat : aura-t-il la majorité nécessaire pour faire adopter son texte ? Le positionnement des LR sera déterminant, mais une vingtaine d’entre eux menacent toujours de ne pas voter le texte. Des « frondeurs » qui dérangent de plus en plus en interne.

Au Sénat mardi matin, Éric Ciotti tente d’éteindre l’incendie. « On subit chacun des individualités qu’on ne maîtrise pas », reconnait le patron du parti devant des sénateurs LR remontés, « exaspérés » même selon l’un d’entre eux. Dans leur viseur, Aurélien Pradié qui mène la fronde en interne contre la réforme des retraites.

Sauf qu’un accord a été trouvé avec le gouvernement et il faut le respecter, selon le député LR Alexandre Vincendet : « Il y a des négociations qui ont été menées, ces négociations ont abouti. À partir de là, une fois qu’on est tombés d’accord, il faut qu’on soit sérieux jusqu’au bout, crédibles, cohérents. »

« Historique »

Le député Pierre Cordier, par exemple, ne votera pas le texte en l’état. Et tant pis si ça déplait : « Nous, on n’est pas au garde-à-vous comme à la France insoumise ou au Rassemblement national. Il y a toujours eu un débat dans notre famille politique, c’est historique, et donc ce débat il a lieu et moi je m’en réjouis. »

Mais au sein des LR, des voix s’élèvent pour demander des sanctions contre les frondeurs. Pour le moment, le patron du groupe à l’Assemblée se contente d’appels à la responsabilité. Mais Olivier Marleix est de moins en moins à l’aise quand on lui parle d’Aurélien Pradié : « Aurélien a le droit de parler. Après, peut-être qu’au bout de compte, on pourra permettre l’adoption par une majorité des députés Républicains. »

De son côté, Aurélien Pradié assume. « C’est quand même nous qui avons remis les carrières longues dans le débat, affirme l’un de ses proches. Moi je pense qu’on rend service à notre famille politique. Et tant pis, si on passe pour des demeurés. »