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Révolte en Iran: les royalistes en campagne pour une alternative politique sur les réseaux sociaux

En Iran, une partie de la contestation prend un tournant royaliste, appelant au retour de la monarchie du roi d’Iran, appelé Chah. Un système politique en vigueur jusqu’en 1979 et l’avènement de la République islamique.

avec notre correspondant au Kurdistan, Théo Renaudon

C’est surtout sur les réseaux sociaux que ce mouvement émerge, un mouvement qui appelle au retour du roi. Sur internet et notamment sur Instagram et Tik Tok ce sont des centaines de vidéos qui tournent. On y voit des images du dernier Chah d’Iran en habit royal sur fond de musique pop. Mais il y a aussi, et surtout, des descriptions du pays qu’était l’Iran sous la monarchie.

Mais il ne s'agit pas d'un simple élan de nostalgie, le mouvement va plus loin, avec un vrai projet politique en arrière-plan. Il faut savoir que les royalistes sont très présent dans la puissante diaspora iranienne. Certains aimeraient voir le prince héritier du Shah, Reza Pahlavi, prendre la tête d’un régime dit de transition. Concrètement, une pétition circule actuellement sur internet, nommée « Prince Reza Pahlavi est mon représentant ». Elle cumule, ce mercredi 1er février 2023, près de 450 000 signatures, sur une diaspora estimée de 4 à 6 millions d’Iraniens. 

Photo datée de 1928 du Shah Réza Khan Pahlavi, entouré de ses enfants.
Photo datée de 1928 du Shah Réza Khan Pahlavi, entouré de ses enfants. AFP

Pour l’instant, le prince héritier ne dit pas clairement qu’il jouerait un rôle en cas de chute de la république islamique, tout en n’excluant rien pour le moment. Il s’explique très régulièrement sur les réseaux sociaux royalistes. « Je vois tout ça de la manière suivante : diriger ce mouvement, mais avec l’aide d’autres. Je vais (le) faire, mais pas tout seul. Diriger ce mouvement avec l’aide des autres, chacun doit jouer son rôle pour alimenter cette révolution afin de mener ce régime à sa mort. »

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Les royalistes rejetés par l'opposition 

D'autres groupes d’oppositions regrettent que les royalistes récupèrent le mouvement de contestation en cours depuis quatre mois. Comme, par exemple, le Parti communiste kurde iranien, le Komala retranché en Irak, qui héberge le notamment le cousin de Mahsa Amini. Son représentant, Hassan Rahmanpanah, se désole de cet élan nostalgique en cours sur les réseaux sociaux et rappelle que la monarchie était un régime répressif.

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« C’était un régime dictatorial qui ne laissait pas de place à la décision du peuple. Il n'y avait pas de partis politiques libres, ni de presse libre. Aucun journal d’opposition n’était autorisé. À l’époque du roi et de sa police secrète, les prisons étaient remplies d’opposants politiques, qu’ils soient de gauche ou religieux. Je suis vraiment triste quand j’entends de tels propos qui fantasment l’époque. Je pense à mes amis et à tous les Iraniens militants qui ont été enfermés et exécutés pour l’unique raison de leurs idéaux politiques. En fait, cette pétition me rappelle le moment où on a donné tout le pouvoir à Khomenei en 1979. J’espère que les Iraniens ne feront pas la même erreur en acceptant de n’être représenté que par un seul homme », explique Hassan Rahmanpanah. Le parti le komala lui, milite pour une démocratie socialiste.

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