Niger
This article was added by the user . TheWorldNews is not responsible for the content of the platform.

Royaume-Uni: Liz Truss dévoile un gouvernement très droitier et issu de la diversité

La Première ministre britannique Liz Truss a dévoilé mardi 6 septembre la composition de son gouvernement. La nouvelle leader du Royaume-Uni a fait le choix de noms parfois peu connus mais loyaux, et surtout en accord avec sa ligne très droitière en matière politique et très libérale en économie. Pour la première fois de son histoire, le Royaume-Uni ne compte pas d'homme blanc aux quatre postes les plus importants de son gouvernement.

Après avoir été reçue par la reine Elizabeth II, Liz Truss, la troisième femme à diriger le pays après Margaret Thatcher et Theresa May, a annoncé son gouvernement. Pour la première fois, aucun des trois principaux portefeuilles du cabinet - Finances, l'Intérieur et Affaires étrangères - n'est ainsi occupé par un homme blanc.

Kwasi Kwarteng, fils d'immigrés du Ghana de 47 ans, est ainsi promu au poste de ministre des Finances, au moment où le pays traverse sa plus grave crise économique depuis des décennies. Premier afro-britannique nommé Chancelier de l'Échiquier, c'est un libéral pur jus en matière d'économie, défenseur des baisses d'impôts et de l'économie de marché.

À l'Intérieur, Suella Braverman. Cette ancienne avocate de 42 ans, d'origine indienne par ses parents, est une élue très conservatrice qui devra désormais s'atteler au dossier des migrants qui arrivent illégalement sur les côtes britanniques. Le précédent gouvernement souhaitait les envoyer au Rwanda, un plan qu’elle soutient ardemment. Elle est admirée à droite pour ses attaques contre l'idéologie « woke », qui dénonce les injustices subies par les minorités, mais dont les supposés excès sont devenus la bête noire des conservateurs du monde entier.

Un Brexiter à la diplomatie

James Cleverly, nommé à la tête de la diplomatie britannique après deux années comme secrétaire d'État aux Affaires étrangères, puis un bref passage comme ministre de l'Éducation, a été un fervent soutien de Liz Truss durant sa campagne et est un partisan du Brexit. La mère de ce réserviste de l'armée de 53 ans est originaire de Sierra Leone. Outre la guerre en Ukraine, il aura la difficile tâche de gérer la confrontation avec l'Union européenne sur le statut post-Brexit de l'Irlande du Nord.

Après avoir présenté comme l'une de ses priorités le redressement du service public de santé, affaibli par 10 ans d'austérité et la pandémie, Liz Truss a nommé Therese Coffey, une amie proche, ministre de la Santé avec le titre de vice-Première ministre.

Échappant au jeu de chaises musicales, Ben Wallace, très populaire, est maintenu à la Défense, poste clé en raison de la guerre en Ukraine dont Londres est l'un des principaux soutiens.

 À lire aussi : Royaume-Uni: la Première ministre Liz Truss prend ses fonctions dans un contexte de crises

Le visage de l'exécutif britannique a radicalement changé en quelques années. Le pays a eu son premier membre du gouvernement noir en 2002, sous le gouvernement travailliste de Tony Blair. Et en 2010, son premier ministre musulman sous le conservateur David Cameron

Élite issue d’universités de prestige

Si ce gouvernement semble se tourner davantage vers la diversité ethnique, avoir étudié dans les écoles et universités de l'élite semble toujours être incontournable.

Kwasi Kwarteng est passé par le collège d'Eton, l'école secondaire - pour garçons - attitrée de la famille royale et de l'aristocratie du monde entier, où sont passés David Cameron et Boris Johnson avant lui, avant d'aller à Cambridge.

C'est également dans cette université prestigieuse qu'a étudié Suella Braverman. James Cleverly a été éduqué lui aussi dans le privé, avant d'entrer dans l'armée.

« C'est sur l'origine sociale qu'il faut vraiment progresser. (...) Nous avons besoin de davantage de politiques qui viennent d'un milieu social ordinaire, estime Rob Ford, professeur de Sciences politiques à l'université de Manchester. Mais l'origine ethnique compte, complète-t-il. On entend des gens issus des minorités dire : "Ils (les politiques, ndlr) ne nous représentent pas". Il est donc important d'avoir des gens autour de la table qui partagent ces expériences de discrimination ou de racisme ».

À lire aussi Royaume-Uni: «Boris Johnson va conserver un poids important»

(Avec AFP)