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Russie: pour les 80 ans de Stalingrad, un buste de Staline inauguré à Volgograd

Ce jeudi 2 février, la ville russe de Volgograd, rebaptisée de son nom soviétique de Stalingrad le temps des commémorations, comme chaque année, célèbre le 80e anniversaire de la fin de la bataille du même nom et de la victoire sur l'Allemagne nazie. Vladimir Poutine est attendu sur place. Ce mercredi, un buste de Staline a été inauguré.

De notre envoyée spéciale à Volgograd,

Sur la façade du musée, hommage à l'héroïsme et au sacrifice des soldats de cette longue et violente bataille. Stalingrad, c'est un million de morts côté soviétique et un tournant dans la seconde guerre mondiale qui marqua le recul des troupes nazies. D'énormes panneaux proclament « Stalingrad, patrie de la victoire ». En arrière-plan, quelques pans d'immeubles détruits, les restes sauvegardés d’une ville en ruines après la victoire.

Ce mercredi, sur le parvis, au pied des blindés et avions d'époque, le long des rives d'une Volga blanchie par le gel, ils étaient plusieurs centaines à la mi-journée. Une poignée de vétérans, leurs familles, un mouvement de jeunesse patriotique. On inaugurait trois bustes : ceux de deux chefs militaires célèbres pour leur rôle dans la bataille mythique, Gueorgui Joukov et Alexandre Vassilievski, mais également celui de Joseph Staline.

Un groupe d'anciens combattants soviétiques participant à l'inauguration du buste du camarade Joseph Staline, ce mercredi 1er février 2023 à Volgograd.
Un groupe d'anciens combattants soviétiques participant à l'inauguration du buste du camarade Joseph Staline, ce mercredi 1er février 2023 à Volgograd. AP

C'est un événement d'importance en Russie, tant les monuments à sa gloire sont rares, disparus dans les années 1950 après la mort du dirigeant et les premières critiques, timides, sur les purges, les goulags et le culte de la personnalité.

La figure tutélaire de Staline à l'heure de l'offensive en Ukraine

Certaines statues avaient bien refait leur apparition dans les années 1990, parfois dans les sièges des partis communistes dans les petites villes, mais en tout cas, jamais dans un cadre aussi solennel avec discours d'élus, musique au haut-parleur et dépôts de bouquets d'œillets rouges au pied des statues. Devant le nouveau buste de l’ex-dirigeant de l’URSS, Alexander Lozhkin, président de la Douma régionale et de l'Organisation régionale des Anciens combattants, a eu ces mots : « Maintenant, dans notre ville, voici un monument au commandant suprême Joseph Vissarionovich Staline. Aujourd'hui, dans cette période d'opération militaire spéciale, nous comprenons probablement comme jamais auparavant à quel point il est difficile d'être un chef d'opérations de combat, et nous comprenons aujourd'hui qu'il a fait son travail avec brio et que l'ennemi a été vaincu ».

La bataille de Stalingrad (1942-1943) a en effet changé le cours du conflit en Union soviétique, démoralisée jusque-là par plusieurs défaites cuisantes.  Et c'est dans cet héritage que le pouvoir veut inscrire l'offensive contre l'Ukraine.

Un couple vêtu d'uniformes d'hiver de l'Armée rouge de la Seconde Guerre mondiale danse devant le buste de Staline, ce mercredi 1er février à Volgograd, de nouveau baptisée Stalingrad pour les 80 ans de la bataille du même nom.
Un couple vêtu d'uniformes d'hiver de l'Armée rouge de la Seconde Guerre mondiale danse devant le buste de Staline, ce mercredi 1er février à Volgograd, de nouveau baptisée Stalingrad pour les 80 ans de la bataille du même nom. AP

À 98 ans, Evgeni Rogov est un des derniers vétérans encore en vie, il a même surmonté le Covid il y a trois ans. Enrôlé à 17 ans, 30 années de service de soldat, en ce 80e anniversaire, c'est chez lui un défilé d'hommages et de demandes d'interview. Et même si fille doit lui répéter très fort les questions à l’oreille, ses idées restent claires et affirmées. Il adhère sans aucun doute au narratif à l’œuvre en Russie. « Regardez ce conflit en Ukraine aujourd'hui. Ils se souviennent bien de la foi des troupes de Bandera dans les théories nationalistes de ce dernier, qui était en accord avec les théories des Allemands à l’époque. Et maintenant, ils essaient encore de nous faire du mal. Nous, nous éduquons nos jeunes en leur disant de garder fermement les frontières de notre patrie. Et que s il le faut, nous irons à nouveau jusqu'à Berlin ».

« Nous pouvons le refaire ». Ce slogan est apparu dans l'espace public russe il y a une dizaine d'années. Cette phrase, disent les historiens, a été écrite par un soldat soviétique sur le Reichstag après sa prise en 1945 par les soldats du bataillon Stalingrad. Une phrase emblème des patriotes et des nationalistes comme aujourd'hui l’est aussi le « Z » pour le conflit en Ukraine.

►À relire : Russie : commémorations du 75e anniversaire de la bataille de Stalingrad