Niger
This article was added by the user . TheWorldNews is not responsible for the content of the platform.

Selon une étude, le pétrole, exploité ou importé, n'est pas l'avenir de Madagascar

À Madagascar, c’est une étude inédite qui vient de sortir. Le cabinet de conseil norvégien Rystad Energy, mandaté par le WWF Norvège, a évalué le potentiel du secteur pétrolier malgache. Le but : savoir si les ressources pétrolières de l’île, très peu exploitées aujourd’hui, peuvent ou non être la solution pour plus d’autonomie dans un contexte de crise énergétique et de changement climatique. Le diagnostic est sans appel.

Avec notre correspondante à Antananrivo, Sarah Tétaud

« Compter sur les ressources pétrolières locales n’est pas réaliste. Et continuer à dépendre des importations pétrolières comme c’est le cas aujourd’hui est insoutenable sur le long terme. »

Ce diagnostic, présenté aux décideurs des secteurs concernés, n’avait encore jamais été formulé si clairement.

« Il y a beaucoup d’espoirs fondés sur l’exploitation des ressources pétrolières locales, pose Nanie Ratsifandrihamanana, la directrice du WWF à Madagascar. Mais en fait, l’étude dit que la rentabilité économique de l’exploitation des ressources pétrolières de Madagascar n’est pas du tout assurée. C’est-à-dire que les investissements seront des investissements à perte dans ce secteur, d’après les calculs effectués. Et pour les besoins locaux, l’étude a aussi montré que le potentiel de l’île est surestimé. Pour pouvoir véritablement exploiter, il faut plus que simplement avoir le gisement. Il faut avoir toute l’infrastructure, pour traiter, raffiner… Il faut avoir les investisseurs qui vont venir, et encore une fois, au niveau mondial, les tendances font que la plupart des pays se détournent progressivement du pétrole. »

Biomasse

Kenny Fidiarison, directeur de la promotion de l’éthanol et de la bioénergie au ministère de l’Énergie et des hydrocarbures, n’a pas été surpris par ce diagnostic. « On a une feuille de route pour abandonner peu à peu d’ici à 2030 les énergies fossiles et arriver à une énergie renouvelable. Cette transition est incontournable, mais c’est un processus à long terme. Aujourd’hui, on fonctionne encore en mixte énergétique : on utilise d’un côté les énergies fossiles pour approvisionner les zones urbaines en électricité (avec le thermique, essentiellement) et on est plus sur du solaire pour les zones enclavées et celles qui ne sont pas raccordées au réseau d’électrification national », dit-il.

D’après le directeur, la biomasse serait l’énergie d’avenir pour l’île. 

Aujourd’hui, le secteur des transports et le secteur de l’énergie, avec les centrales thermiques sont les plus grands consommateurs des produits pétroliers