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Six mois après sa violente agression, Salman Rushdie confie avoir du mal à écrire

Pour la première fois depuis qu'il a été agressé à coups de couteau aux États-Unis en août, l'écrivain britannique Salman Rushdie confie ce lundi 6 février avoir beaucoup de mal à écrire et souffrir de stress post-traumatique.

« Je m'assois pour écrire et il ne se passe rien. J'écris, mais c'est un mélange de vide et d'âneries, des choses que je rédige et que j'efface le lendemain. » À la veille de la sortie aux États-Unis de son dernier roman, Salman Rushdie se confie dans les colonnes du journal des élites culturelles américaines, The New Yorker.

Ce livre, Victory City, est présenté comme le « récit épique d'une femme » au XIVe siècle qui va ériger une ville, subir l'exil et les menaces dans un monde patriarcal. Achevé avant l'attaque violente de plusieurs coups de couteau le 12 août 2022 dans le nord des États-Unis, qui l'a laissé grièvement blessé, ce roman est présenté comme la traduction de l'épopée historique de Pampa Kampana, une jeune orpheline dotée de pouvoirs magiques par une déesse, qui va créer la ville de Bisnaga, littéralement Victory City.

« Pas encore tiré d'affaire »

Mais, confie l'intellectuel de 75 ans, « j'ai trouvé très, très difficile d'écrire ». « Je ne suis pas encore tiré d'affaire », souffle le romancier d'origine indienne, naturalisé américain, qui vit depuis 1989 sous la menace de mort d'une fatwa émise par l'Iran. « Le PTSD existe, vous savez », ajoute-t-il à propos du trouble de stress post-traumatique (TSPT, en français).

Ses confidences exclusives au rédacteur en chef du New Yorker, l'écrivain David Remnick, sont titrées Le défi de Salman Rushdie et accompagnées d'une interview audio d'une heure et d'une sombre photo en noir et blanc de l'intellectuel de 75 ans, le visage marqué et portant des lunettes avec un verre noir à l'œil droit. Devant ce cliché qu'il a jugé sur Twitter « spectaculaire et puissant », Rushdie en a publié un autre, en couleur, le montrant avec le même verre noir de lunettes, mais l'air plus apaisé.

Aucune promotion

L'écrivain ne fera aucune promotion pour présenter ce 15e roman qui sort mardi aux États-Unis et jeudi au Royaume-Uni, a dit la semaine dernière au journal The Guardian son agent Andrew Wylie même « si sa guérison progresse » depuis l'attaque qui a failli lui coûter la vie. Un jeune Américain d'origine libanaise soupçonné d'être sympathisant de l'Iran chiite s'était jeté sur lui armé d'un couteau alors que l'auteur des Versets sataniques allait prendre la parole lors d'une conférence à Chautauqua, petite ville culturelle et bucolique pour retraités dans le nord-ouest de l'État de New York, près du Grand Lac Erié.

Rushdie, qui avait repris une vie en société ces dernières années à New York, a perdu la vue d'un œil et l'usage d'une main suite à l'attaque, avait annoncé à l'automne Andrew Wylie. L'auteur ne s'était pas exprimé depuis l'été, à part quelques tweets de promotion de son roman. « J'ai connu mieux, mais vu ce qui s'est passé, je ne vais pas si mal », conclut-il, ajoutant « tenir (son agresseur) pour responsable » de son état de santé.

(Avec AFP)