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Soudan: l'aide humanitaire commence à arriver à Khartoum

Au Soudan, un calme relatif dans les combats a permis, à la fin de cette semaine, la livraison de matériel médical à Khartoum, où les quelques hôpitaux encore en état de fonctionner étaient presque totalement démunis. Le Programme alimentaire mondial (PAM) a également annoncé l'arrivée de nourriture pour les habitants encore présents dans la capitale.

Une « accalmie » dans les combats et, globalement, une « amélioration de la situation sécuritaire » à Khartoum : c'était une des promesses des médiateurs du conflit aux pourparlers de Jeddah, en Arabie saoudite. Et c'est donc désormais une réalité, a expliqué à RFI Alyona Synenko, la porte-parole du Comité international de la Croix-Rouge (CICR).

Cela faisait une semaine que les organisations humanitaires attendaient cela, depuis la signature, le week-end dernier, d'une trêve entre les belligérants, sous l'autorité de Riyad et de Washington. « Il y a eu des accords signés et les parties au conflit ont manifesté de manière publique leur volonté d’assurer l’accès humanitaire, ce qui est bien évidemment un pas très positif », ajoute Alyona Synenko.

Combats sporadiques

Le PAM a donc annoncé qu'un premier convoi de nourriture avait atteint Khartoum ce samedi. De l'aide avait été acheminé dans la semaine dans plusieurs provinces, y compris dans le Darfour, mais la capitale était encore trop dangereuse. Des produits d'anesthésie et des antibiotiques pour soigner les blessés par balles ont également été acheminés par le CICR depuis Port-Soudan vers Khartoum, où seulement sept hôpitaux sont en état de fonctionner. La plupart sont en effet occupés par des hommes en armes qui s'en servent pour leurs blessés et comme base militaire.

On parle seulement d'accalmie, car des combats sporadiques sont encore signalés dans divers quartiers de la capitale, surtout la nuit. Et un célèbre médecin d'Omdurman, le docteur Alaa Aldeen Nogod, a été arrêté à son domicile ce dimanche par des hommes se réclamant de l'armée, sans explication officielle.

Les organisations humanitaires espèrent en tout cas pouvoir renouveler ce genre de livraisons. « Ce n’est pas avec une seule distribution qu’on va résoudre le problème. On veut continuer à soutenir le système de santé dans des zones qui ont été particulièrement affectée par les combats », conclut la porte-parole. 

Réunion de l'Union africaine

Dans le même temps, une réunion du Conseil de Paix et de sécurité de l'Union africaine sur le Soudan s'est tenue ce samedi, sous la présidence tournante du président ougandais Yoweri Museveni. Selon leur agenda, les chefs d'État et de gouvernement et les ministres présents ont une fois de plus plaidé pour la voie du dialogue entre Africains, tandis que sur le terrain les combats ont continué.

« Le Soudan n'appartient ni à l'armée ni aux Forces de soutien rapide », a martelé pour commencer le président Museveni.  « Il appartient au peuple, a-t-il continué, et j'appelle donc à la cessation immédiate des hostilités pour permettre au peuple d'élire ses dirigeants. »

Le secrétaire exécutif de l'organisation régionale IGAD, l'Éthiopien Wolkneh Gebeyehu, a ensuite briefé les participants sur la situation politique. Il s'est dit « optimiste » sur l'idée qu'une mission des chefs d'État du Soudan du Sud, du Kenya et de Djibouti, annoncée depuis un mois, puisse obtenir « une percée capitale » vers la paix.

Le président de la Commission de l'UA, Moussa Faki Mahamat, a quant à lui, une fois de plus, exigé le respect du cessez-le-feu, le libre accès des humanitaires, mais aussi « une transition politique inclusive et une gouvernance démocratique dirigée par des civils ». « Il n'y a pas de solution militaire », a-t-il rappelé.