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Sur le terrain, les forces russes montrent les muscles face à la pression ukrainienne

Des référendums d'annexion par la Russie ont débuté, vendredi 23 septembre, dans des régions d'Ukraine contrôlées entièrement ou en partie par Moscou alors que la pression militaire de Kiev est de plus en plus intense. Russes et séparatistes pro-russes répètent eux que ce sont les Occidentaux et les armes qu'ils fournissent qui prolongent le conflit. Dans cette période où beaucoup se joue sur le plan militaire, les forces russes et pro-russes tiennent à montrer qu’elles ont encore de quoi tenir le choc.

De notre envoyée spéciale à Donetsk,

Distance du centre de Donetsk à la ligne de front : dix kilomètres. Quand on s'approche des combats, on découvre quelques routes bitumées à découvert. Y circulent parfois à vélo ou à pied quelques retraités avec leurs sacs de courses. En parallèle : des sentiers dans les bois. Quelque part, caché sous les arbres, une des grandes fiertés de l’armée russe : un mortier géant d'origine soviétique, sans équivalent dans le monde. Rare sur le terrain.

« Devant vous se trouve le système 2S4 "Tioulpan", le plus puissant et l'un des meilleurs mortiers automoteurs de la Fédération de Russie. Sa puissance de tir atteint 800 mètres de rayon. En ce moment, nous travaillons avec des missiles à réaction impulsionnelle. Le poids d'un missile atteint 300 kilogrammes. Sa portée va jusqu'à 19 kilomètres », explique l’officier Volga. 

Baptême du feu en Afghanistan, utilisé en Tchétchénie pour reprendre Grozny en 1999-2000, c’est l'une des armes très lourdes utilisées dans cette bataille du Donbass. Grue intégrée, manipulation avec une télécommande... L'officier Volga – c'est son nom de guerre – commande et explique la manœuvre. « À l'aide de la télécommande, l'artilleur se saisit de la mine, l'abaisse, l'envoie dans le canon et le met en position de marche ou de combat », détaille-t-il.

Le mortier géant de fabrication soviétique S24, dit «Tulipe», ici dans un bois près de Donetsk.
Le mortier géant de fabrication soviétique S24, dit «Tulipe», ici dans un bois près de Donetsk. © RFI/Anissa El Jabri

Le décompte est lancé. Impact, fumée et quand le commandant le décide, en quelques minutes, départ. Même avec l'humidité et les premières pluies de septembre, le Tioulpan ne s'enfonce pas dans le sentier. Mais l'automne, les pluies et le ciel bas arrivent. Quelques semaines encore de combats qui s'annoncent particulièrement violents, avant la boue et peut-être la baisse d'intensité des combats.

En attendant, la mobilisation massive en Russie bat son plein, mais ces soldats n'arriveront pas avant un moment sur le terrain. De leur côté, Moscou et les séparatistes pro-russes répètent que ce sont les occidentaux et les armes qu'ils fournissent qui prolongent le conflit. « En ce moment, l'ennemi utilise activement le calibre 155, et ça, c'est l'artillerie des pays de l'OTAN, affirme un officier russe. Des canons américains M777 sont utilisés, des canons automoteurs français sur roues sont utilisés. D'ailleurs, le canon français est pour nous l'un des plus dangereux en raison de sa maniabilité. L'artillerie, quand elle est remorquée, a un temps de déploiement plus long, on peut la frapper, mais le Caesar est très maniable et pour nous, il est difficile à combattre. Peut-être que s'il se met à pleuvoir, ça deviendra compliqué pour les Ukrainiens d'utiliser leur artillerie occidentale, mais ils essaieront d'autres moyens. Peut-être utiliseront-ils des chars. Par exemple, le char T-72 qui est capable de tirer à une distance allant jusqu'à dix kilomètres. Le centre de Donetsk se trouve justement à seulement dix kilomètres de la ligne de front. Autrement dit, ils peuvent très bien se passer d'artillerie et utiliser leurs chars. »