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Syrie: l'OIAC accuse Damas d'une attaque chimique contre Douma en 2018

L'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) a accusé ce vendredi Damas d'avoir mené une attaque au chlore qui a fait 43 morts en Syrie en 2018, un incident qui avait déclenché des tensions entre Damas et l'Occident.

Selon un rapport très attendu des enquêteurs de l'OIAC, « il existe des motifs raisonnables de croire » qu'au moins un hélicoptère de l'armée de l'air syrienne a largué deux barils de gaz toxique sur la ville de Douma, près de Damas, durant la guerre civile. « Le monde connaît désormais les faits – il appartient à la communauté internationale d'agir, à l'OIAC et au-delà », a déclaré dans un communiqué le directeur général de l'organisation, Fernando Arias.

Damas et son allié, Moscou, ont affirmé que l'attaque, le 7 avril 2018, avait été mise en scène par des secouristes à la demande des États-Unis, qui ont lancé des frappes aériennes sur la Syrie quelques jours plus tard avec le Royaume-Uni et la France.

L'OIAC a déclaré qu'une unité syrienne « d'élite » connue sous le nom de Tiger Force avait lancé l'attaque lors d'une offensive militaire pour reprendre Douma, et que les rebelles islamistes avaient accepté de se retirer le lendemain. « Au moins un hélicoptère Mi-8/17 de l'armée de l'air arabe syrienne, au départ de la base aérienne de Dumayr et opérant sous le contrôle des Forces du Tigre, a largué deux cylindres jaunes, qui ont touché deux immeubles résidentiels dans une zone centrale de la ville », est-il écrit dans le rapport.

Problèmes respiratoires et écume à la bouche

Un cylindre a heurté un toit, « s'est rompu et a rapidement libéré un gaz toxique, du chlore, à des concentrations très élevées, qui s'est rapidement dispersé dans le bâtiment, tuant 43 personnes identifiées et affectant des dizaines d'autres », indique le rapport. Le deuxième cylindre a percuté un appartement, s'est partiellement ouvert et « a commencé à libérer lentement du chlore, affectant légèrement ceux qui sont arrivés les premiers sur les lieux », ajoute-t-il.

Les secouristes ont déclaré à l'époque qu'ils avaient soigné des personnes souffrant de problèmes respiratoires, d'écume à la bouche et d'autres symptômes. L'OIAC a rejeté les allégations selon lesquelles les rebelles et les secouristes auraient mis en scène l'attaque en apportant des cadavres sur les lieux et de fausses bouteilles de chlore.

La Syrie doit être « tenue responsable » de l'incident « horrible », ont déclaré vendredi les États-Unis, affirmant qu'il s'agissait de la neuvième attaque chimique imputée à Damas. Le Royaume-Uni a de son côté condamné une agression « odieuse ». Damas nie l'utilisation d'armes chimiques et assure avoir remis ses stocks dans le cadre d'un accord de 2013, provoqué par une attaque présumée au gaz sarin qui a tué 1 400 personnes dans la banlieue de Damas, à Ghouta.

(Avec AFP)