La Cour constitutionnelle thaïlandaise a autorisé vendredi 30 septembre le Premier ministre Prayuth Chan-ocha à reprendre ses fonctions. Arrivé au pouvoir lors d’un putsch en 2014, l’ancien chef de l’armée avait été suspendu de ses fonctions fin août après une plainte de l’opposition soutenant qu’il aurait atteint la limite de son mandat. Mais la juridiction l’autorise en théorie à rester à son poste jusqu’en 2025, provoquant la colère des opposants.
Avec notre correspondante à Bangkok, Carol Isoux
Les juges de la Cour constitutionnelle ont tranché : le mandat de Prayuth Chan-ocha a débuté le 6 avril 2017, date à laquelle le roi Rama X a ratifié une nouvelle Constitution. Les juges n’ont donc pas pris en compte la période de 2014 à 2017, où le militaire était déjà au pouvoir après un coup d’État qui a renversé le gouvernement élu démocratiquement.
Il pourrait alors rester au pouvoir jusqu’en 2025, puisque la date maximale de durée d’un mandat de Premier ministre en Thaïlande est de huit ans.
La décision est finalement en demi-teinte, qui rend inconfortable la candidature de l’ancien chef de l’armée aux élections générales du mois de mai prochain : s’il était élu, il serait contraint de quitter ses fonctions à mi-mandat.
En adoptant cette position intermédiaire, la cour laisse entièrement le soin au parti politique de Prayuth Chan-ocha, Palang Pracharat, de décider s’il sera candidat ou pas.
Pour l’opposition, c’en est trop : des groupes de manifestants ont exprimé leur colère aux abords du tribunal le même jour de la décision et promettent de se rassembler chaque fin de semaine pour empêcher le Premier ministre de briguer un troisième mandat.
