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Tunisie: après les législatives, un Parlement sans coloration politique bien définie

Le second tour des législatives continue de faire réagir. À commencer par le président Kaïs Saïed qui s’est exprimé lundi soir suite à la proclamation des résultats préliminaires. Malgré la publication des résultats, un certain flou persiste sur la coloration de cette assemblée. 

Avec notre correspondante à Tunis, Amira Souilem

Alors que l’abstention au second tour des législatives a frôlé les 89%, Kaïs Saïed, le président tunisien - à l’initiative de ce scrutin - n’y voit pas une défaite personnelle et a tenu à le faire savoir. 

Dans une prise de parole faisant suite à l’annonce des résultats, il a estimé que la faible participation était, selon lui, le résultat de la défiance des Tunisiens vis-à-vis de l’institution du Parlement. En somme, la conséquence des errements politiques postrévolutionnaires. 

Pas de quoi calmer l’opposition qui continue de demander le départ du président tunisien. Le Front dit du salut national, composé de figures de gauche et du parti islamiste Ennahdha ainsi que le PDL qui se revendique de Bourguiba, tout en ne cachant pas sa nostalgie pour l’ère Ben Ali, ne reconnaissent pas la légitimité de la nouvelle assemblée. 

Un hémicycle difficile à ce stade à lire avec précision.

Les candidats ayant concouru à titre individuel et non plus sous la bannière d’un parti, la Tunisie se retrouve avec une Assemblée sans coloration politique bien définie. 

Hatem Nafti, essayiste, auteur de Tunisie. Vers un populisme autoritaire ? parle d’une Assemblée « atomisée » comme le voulait le maître de Carthage. Il remarque cependant - outre la présence attendue de nombreux soutiens du président - l’émergence d’une douzaine de députés proches du mouvement pan-arabe Echaab.

Fait notable, toujours selon cet observateur, la présence de nostalgiques du régime de Ben Ali dans cette toute nouvelle assemblée.