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UE-Maroc: la déclaration de l’ambassadeur de France fait réagir les ONG des droits humains

Christophe Lecourtier avait estimé que la résolution polémique du Parlement européen adoptée mi-janvier « n’engage aucunement la France », dans un contexte tendu entre Rabat et Paris. Les associations regrettent que la diplomatie française écarte le sujet des détenus d’opinion.

Avec notre correspondant à Rabat, Victor Mauriat

Le gouvernement français était-il d’accord avec la résolution européenne, adoptée le 19 janvier et appelant Rabat à libérer provisoirement trois journalistes emprisonnés, Omar Radi, Souleiman Raïssouni et Taoufik Bouachrine ? C’est la question que se pose le Comité marocain de soutien aux prisonniers d’opinion après les déclarations de Christophe Lecourtier.

Récemment nommé à ce poste après plusieurs mois de tensions, le nouvel ambassadeur doit faire face à de nombreuses critiques, notamment sur le Sahara Occidental et donc plus récemment les droits de l’homme. Le Comité estime que cette prise de parole permet à l’ambassadeur d’éviter de parler du fond du sujet et lui demande de clarifier sa position. 

Du côté de l’ambassade, on répond qu’il ne s’agit pas de soutenir ou non la dite résolution mais au contraire de réaffirmer la souveraineté du parlement européen. « Nous ne faisons pas d’ingérence au sein d’une institution européenne indépendante », nous glisse une source diplomatique, un argument qui peine à convaincre dans les sphères du pouvoir marocain.

Hicham Ait-Manna, député de la majorité et membre de la commission mixte Maroc/UE, s'inquiète du double langage tenu par les autorités françaises rappelant que les députés européens espagnols du parti du Premier ministre Pedro Sanchez n’ont pas voté la résolution. « Au mieux, Emmanuel Macron a laissé faire », nous explique-t-il.