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Ukraine: les sous-entendus de la menace nucléaire brandie par la Russie

Vladimir Poutine a annoncé, ce mercredi 21 septembre, avoir signé un décret de mobilisation partielle concernant 300 000 réservistes, afin de pouvoir remplir les objectifs de son « opération militaire spéciale en Ukraine ». Le président russe a également rappelé que Moscou avait de nombreuses armes pour « répondre aux menaces occidentales », laissant à nouveau planer la menace d'une frappe nucléaire, qu'il agite depuis le début de la guerre.

La menace n'est pas nouvelle : la doctrine russe prévoit l'engagement nucléaire dès le premier échelon avec l'usage d'armes tactiques sur le champ de bataille. Mais dans cette « opération militaire spéciale », là où l'équation change, c'est la volonté, désormais affichée par Moscou, d'intégrer par référendum les territoires ukrainiens conquis.

►Lire aussi : Ukraine : Vladimir Poutine annonce une « mobilisation partielle » en Russie

Les contre-offensives ukrainiennes auraient ainsi lieu, si ces référendums portaient leurs fruits, en territoire désormais russe, du point de vue de Moscou, et cela pourrait ainsi légitimer une réponse non conventionnelle de la Fédération de Russie, pointe le colonel Pierre de Jong, ancien aide de camp du président Chirac.

C’est ce que l’on appelle « l’engagement nucléaire en premier ». C’est un débat qui avait lieu, il y a une quinzaine d’années déjà, pour savoir si l’on était capable de tirer l’armement nucléaire en premier. Personne ne le sait, puisque cela fait partie de la dissuasion. Et là, on voit aujourd’hui que Poutine se mettrait en situation d’être capable de tirer l’armement nucléaire en premier. C’est à la fois très paradoxal et très contraire à tout ce qu’il se passe déjà depuis une vingtaine d’années. On était sur un modèle de maintien des conflits au plus bas niveau possible. Le territoire d’un pays est sacré ; si vous intégrez un pays dans le vôtre, il devient sacré par la force des choses. Et là, Poutine rentre dans une rhétorique de montée aux extrêmes.

Le nucléaire se faisant à niveau, le camp occidental et l'Otan pourraient fixer une ligne rouge : la dialectique de la dissuasion.

Volodymyr Zelensky : « Je ne crois pas que ces armes seront utilisées »

Dans un entretien accordé à la chaîne allemande Bild TV, le président ukrainien a déclaré qu'il ne croyait pas aux dernières menaces nucléaires russes. « Je ne crois pas que ces armes seront utilisées, a confié M. Zelensky. Je ne crois pas que le monde laissera faire. »

« Demain, Poutine pourra dire : "nous voulons une partie de la Pologne en plus de l'Ukraine, sinon nous utiliserons des armes nucléaires" », a poursuivi le président ukrainien, qui estime que « nous ne pouvons pas accepter ce genre de compromissions ».

L'Ukraine « poursuivra l'offensive », assure le chef de l'État, affirmant être « certain de libérer (nos) territoires ». Vladimir Poutine « veut noyer l'Ukraine dans le sang, y compris celui de ses propres soldats », tacle Volodymyr Zelensky. « Il a besoin d'une armée de plusieurs millions de personnes qui viennent à nous, car il voit qu'une grande partie de ceux qui arrivent s'enfuient. »

« Nous savons déjà qu'ils ont mobilisé des cadets, des garçons qui ne pouvaient pas se battre. Ils ne pouvaient même pas terminer leur formation », a-t-il ajouté. Et de qualifier de « simulacre » les référendums d'annexion prévus vendredi par la Russie dans les territoires occupés. « 90% des États ne les reconnaîtront pas », a-t-il ajouté.

►À relire : Russie : l’annonce de la « mobilisation partielle » en Ukraine suscite des réactions prudentes