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Ukraine: Zelensky près du front, nouvelle attaque au drone sur une base russe

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky s'est rendu mardi 6 décembre près du front, non loin de Bakhmout, le principal champ de bataille de l'Est de l'Ukraine où l'armée ukrainienne résiste depuis des mois à une offensive russe. Ce déplacement intervient au moment où la Russie accuse son voisin de multiplier les attaques de drones contre des aérodromes sur son territoire. Attaques que Washington déclare « ne pas encourager ».

Volodymyr Zelensky a diffusé mardi trois vidéos de lui dans le Donbass, une région dont Moscou a revendiqué l'annexion en septembre, sans pour autant la contrôler totalement. « L'est de l'Ukraine est l'axe (du front) le plus difficile », a dit le président ukrainien à des militaires, à l'occasion de la journée des forces armées. « Merci pour votre résilience », a-t-il ajouté, avant de remettre des décorations. Volodymyr Zelensky se rend régulièrement près du front, chose que le maître du Kremlin n'a jusqu'ici jamais faite, préférant les visio-conférences de son bureau ou de sa résidence.

Vladimir Poutine n'a effectué que de rares déplacements, comme lundi, en Crimée annexée, où des images l'ont montré en train de conduire un véhicule sur le pont de Kertch qui relie cette péninsule à la Russie et avait été partiellement détruit début octobre par une attaque attribuée par Moscou à Kiev.

Le président ukrainien n'était ainsi mardi qu'à 45 kilomètres de Bakhmout, que les forces russes tentent de conquérir depuis l'été au prix de destructions considérables, sans y parvenir pour le moment. Moscou y a déployé non seulement des soldats, mais aussi le groupe paramilitaire Wagner qui a recruté des repris de justice.

Ukraine: selfie sur le front Est de la guerre pour le président Volodymyr Zelensky qui s'est rendu le 6 décembre à Sloviansk et près de Bakhmout.
Ukraine: selfie sur le front Est de la guerre pour le président Volodymyr Zelensky qui s'est rendu le 6 décembre à Sloviansk et près de Bakhmout. AFP - HANDOUT

► À écouter aussi : Ukraine: où en est l'aide militaire?

Frappes en Russie: les réserves américaines

Non loin de là, dans le bastion prorusse de Donetsk, six civils ont été tués dans des frappes ukrainiennes, selon les autorités locales. Des frappes que Kiev ne revendique pas, mais qui illustrent les difficultés que rencontre l'invasion déclenchée le 24 février par Vladimir Poutine.

« Nous n’avons pas fourni à l’Ukraine des armes à utiliser à l’intérieur de la Russie, a assuré à la presse, à Washington, le porte-parole de la diplomatie américaine Ned Price. Nous avons été très clairs : il s’agit d’équipements défensifs. Le président l’a dit très clairement il y a quelque temps : nous ne donnons pas les moyens à l’Ukraine de frapper au-delà de ses frontières. Nous n’encourageons pas l’Ukraine à frapper au-delà de ses frontières. Tout ce que nous faisons, tout ce que le monde fait pour aider l’Ukraine, c’est en soutien à l’indépendance de l’Ukraine, sa souveraineté et son intégrité territoriale. Nous fournissons à l’Ukraine ce dont elle a besoin pour utiliser sur son territoire souverain, sur le sol ukrainien, pour affronter les agresseurs russes. »

► À lire aussi : Frappe de drones sur deux bases dans le centre de la Russie: Moscou désigne Kiev

Sur le terrain, en Ukraine, les habitants continuent quant à eux de subir des coupures de courant, au lendemain d'une nouvelle série de bombardements sur les infrastructures énergétiques de leur pays. Ces attaques provoquent « un nouveau niveau de besoins » humanitaires pour la population, s'est alarmé à New York le chef de l'agence humanitaire de l'ONU.

Tous les jours il y a des coupures. Pour l’électricité c’est deux ou trois fois par jour. On a par exemple cinq heures avec du courant et quatre heures sans courant. Ça dépend des jours, ça dépend d’éventuelles difficultés de maintenance etc. En temps normal, si les conditions le permettent, on a un calendrier des coupures prévues. Mais quand la Russie décide de frapper des infrastructures d’énergie, alors on peut se retrouver sans électricité pour des périodes parfois bien plus longues. Par exemple lundi, à Kiev, la situation était différente selon la partie de la ville. Sur la rive droite du Dniepr ça allait bien mieux que sur la rive gauche. Que ce soit pour l’électricité, le chauffage, internet ou le téléphone. Quand les alarmes ont retenti tout a été coupé, même l’eau dans certains quartiers. Mais en début de soirée, deux heures après la fin de l’alerte tout a été rétabli. Donc du soir au matin tout fonctionnait. Et le lendemain matin, il y a eu une coupure comme prévu par le calendrier.

Témoignage d’Ivan Tokar, un habitant de Kiev

Juliette Gheerbrant

Mardi encore, le ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou, a expliqué ces « frappes massives » par la nécessité de « réduire le potentiel militaire de l'Ukraine ». Si le Kremlin ne cesse de jurer qu'il viendra à bout de la résistance ukrainienne, les derniers mois se sont avérés très difficiles pour les militaires russes, face à des Ukrainiens motivés et armés par leurs alliés occidentaux.

► À lire aussi : Plongée dans un froid polaire, l'Ukraine répare ses installations énergétiques après une attaque russe

(et avec AFP)

♦  La Russie aurait-elle trouvé le moyen de continuer de produire des armes, malgré les sanctions ? Le doute existe, selon l’organisation britannique indépendante Conflict Armament Research, qui a publié ce lundi un rapport sur le sujet. Ses spécialistes, qui se sont rendus en Ukraine, ont examiné les restes de plusieurs missiles russes trouvés à Kiev après les attaques du 23 novembre. Il apparait qu'au moins un des missiles a été fabriqué après la mise en place de l’embargo occidental sur certains composants, embargo censé justement empêcher la Russie de produire ces armes. Comment la Russie a-t-elle pu se procurer ces matériaux ?

Il y a trois possibilités. La première est que la Russie a pu faire des stocks suffisants avant l’invasion de février 2022 (…) Une autre possibilité est que les sanctions ne sont pas adaptées…

Damien Spleeters, directeur de l’enquête du Conflict Armament Research

Margaux Ratayzyk