Niger
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Un revers pour les membres de la communauté masaï en Tanzanie

La Cour de justice d’Afrique de l’Est, basée à Arusha, a débouté vendredi 30 septembre le recours de la communauté masaï déposé il y a 5 ans. Les Masaï accusaient le gouvernement tanzanien d’avoir expulsé illégalement et violemment en 2017 plusieurs milliers d’entre eux de leurs terres ancestrales. Ce jugement était d’autant plus attendu que ce conflit qui dure depuis des décennies a donné lieu en juin à des affrontements violents entre la police et les communautés de Loliondo, aux abords du célèbre parc national de Serengeti.

Les Masaï accusent le gouvernement de vouloir les déplacer pour pouvoir organiser des safaris et des parties de chasse dans cette région, l'une des plus touristiques d'Afrique de l'Est. Les autorités tanzaniennes rejettent de leur côté ces accusations, arguant que la population croissante des Masaï y empiète sur la faune et la flore et qu'elles doivent « protéger » près de 1 500 km2 de l'activité humaine. Donald Deya, l’un des avocats de la communauté Masaï dans cette procédure, juge la décision rendue vendredi « ridicule » et « décevante ». ll promet de faire appel.

Des dizaines de milliers d'expulsions

« Ils disent que nous n’avons pas apporté suffisamment de preuves que les personnes expulsées en 2017 et blessées l’ont été sur leurs terres, dans leurs villages, et non pas à l’intérieur du parc. Ils reconnaissent que ces terres sont indépendantes, mais ils ont choisi de croire le gouvernement selon lequel les personnes qui ont été blessées se trouvaient donc illégalement à l'intérieur du parc national. Mais c’est totalement ridicule puisque ce parc est extrêmement surveillé. C’est un travail médiocre de la part des juges. Ce verdict est injuste, décevant. Il ne respecte même pas les standards de la Cour. La décision intérimaire de 2018 faisait 37 pages, les juges avaient analysé les preuves apportées par chacune des parties. Mais cette fois, la cour s’est contentée de résumer les éléments et preuves des deux parties. Et de dire : "Voilà nous croyons le camp adverse", sans expliquer clairement pourquoi, comme devrait le faire une cour de justice. »

► À lire aussi : En Tanzanie, la relocalisation contestée de familles masaï au nom de la défense de la faune

En juin, neuf experts indépendants des Nations unies ont dénoncé le projet des autorités tanzaniennes visant à transformer 1 500 km2, sur les 4 000 qui composent la zone contrôlée de Loliondo, en aire réservée aux safaris, à la chasse aux trophées et à la conservation. Selon eux, cette « sanctuarisation » entraînerait l’expulsion des 70 000 habitants de quatre villages.