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Violences policières aux États-Unis: comprendre pourquoi le phénomène perdure

Les États-Unis sont sous le choc après la diffusion d’une vidéo montrant la mort d’un jeune afro-américain de Memphis, roué de coups par des policiers à l’issue d’un banal contrôle routier. Joe Biden s’est dit scandalisé et profondément meurtri par le drame et par les violences de ces images. Une émotion d’autant plus vive que cette nouvelle affaire intervient deux ans après la mort de George Floyd, qui avait suscité une vaste mobilisation dans la rue contre les violences policières aux États-Unis. Deux ans plus tard, le constat est terrible :  le nombre de personnes tuées par la police continue d’augmenter dans le pays.  

Avec plus de 1 180 morts en 2022, c’est le plus haut niveau depuis dix ans, selon le site Mapping Police Violence, cité par l’Agence France Presse. À titre de comparaison, moins de 20 personnes meurent en France chaque année lors d’interventions policières, c’est dix fois moins lorsque l’on rapporte ce chiffre à la population des deux pays.

Comment expliquer cet écart ? D’abord, par le très grand nombre d’armes à feu qui circulent aux États-Unis, ensuite par le sentiment d’impunité et la culture « institutionnalisée » de la violence lors des arrestations -c’est le terme employé par l’un des avocats de la famille de George Floyd- et aujourd’hui de celle de Tyre Nichols

Pour la communauté noire, c’est l’institution qui produit du racisme…

Charlotte Recoquillon, chercheuse associée à l'Institut français de géopolitique et journaliste spécialiste des États-Unis

Sylvie Noël

► À lire aussi : La vidéo du tabassage mortel de Tyre Nichols rendue publique

Des réformes visiblement insuffisantes

Il y a deux ans pourtant, suite à la mort de George Floyd, des réformes avaient été promises pour enrayer cette violence policière. Parmi ces promesses : en finir avec l’impunité dont jouissent les policiers ou encore la création d’un registre des agents ayant fait preuve de violence.

Sur le plan législatif, peu de choses ont évolué…

Charlotte Recoquillon, chercheuse associée à l'Institut français de géopolitique et journaliste spécialiste des États-Unis

Sylvie Noël

Mais au niveau fédéral, ce projet s’est heurté à l’opposition du camp républicain. C’est donc au niveau local, comme souvent aux États-Unis, que des réformes ont été engagées, mais de façon quelque peu désordonnée et sans grand effet – on le voit à Memphis où s’est déroulée la tragédie alors qu’un nouveau code de conduite avait été adopté pour les policiers de la ville ; insuffisant visiblement pour éviter cette nouvelle tragédie et cette violence terrible et meurtrière qui a suivi un simple contrôle routier. 

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