Haïti - Justice : Atelier sur la corruption par le sexe
Mardi 25 juillet 2023, l’Unité de Lutte Contre la Corruption (ULCC) a organisé un atelier de consultation autour de la préparation d’un avant-projet de loi sur l’incrimination de la « sextorsion » comme un acte de corruption. Ce texte a pour objet d’élargir les discussions sur les demandes où la faveur sexuelle est exigée par une tierce partie afin d’accorder un service à une autre personne.
Des personnalités de l’État, des représentants des associations de défense des Droits de l’homme, des représentants des associations de la société civile et ceux du secteur judiciaire ont pris part à cet atelier déroulé sous le theme : « Vers l’incrimination de la sextorsion comme un acte de corruption.»
En droite ligne avec la politique du Gouvernement, l’ULCC a lancé ce débat crucial et osé sur la corruption sexuelle afin de doter l’État haïtien d’un instrument juridique qui vise à anticiper toute forme de corruption dans l’intérêt de la société.
Lors de son intervention Me Hans Jacques Ludwig Joseph, le Directeur Général de l’ULCC, a souligné l’importance de poser le problème épineux et souvent contourné de la sollicitation des actes sexuels comme monnaie d’échange à un service public, afin d’aboutir à un encadrement juridique proportionnel à caractère pénal.
Selon Me Joseph, cette démarche entreprise par l’ULCC s’accorde avec les dispositions de l’article 7 du décret du 8 septembre 2004, qui confère à l’ULCC cette compétence pré-législative. En ce sens, qu’elle se doit de rechercher dans la législation, dans les règlements et les pratiques administratives, les facteurs de corruption afin de recommander des réformes visant à les éliminer.
Pour lutter efficacement contre le fléau de la corruption, Me Joseph croit qu’il est nécessaire d’adopter une approche pluridimentionnelle pour une meilleure assimilation de la problématique. Il se dit prêt à prendre en compte la transversalité des questions de genre, soulignant que les femmes sont souvent victimes d’un type particulier de corruption lié au genre, appelé la « sextorsion ».
HL/ HaïtiLibre