Le ministère de la Santé publique et de la Prévention, en collaboration avec l’Union européenne et le Programme alimentaire mondial (PAM), a officiellement lancé ce 29 septembre, une initiative de formation destinée aux fonctionnaires et agents de l’État. L’objectif de ce programme est de renforcer leurs compétences en matière de nutrition spécifique et sensible.
Cette initiative s’inscrit dans le cadre des efforts déployés par le ministère de la Santé publique et de la Prévention pour améliorer la santé et le bien-être de la population. La malnutrition a des causes multiples et sous-jacentes qui nécessitent l’implication de tous les secteurs de développement avec des interventions holistiques et une approche multisectorielle. C’est dans cette optique que le projet FORMAT-NUT a été formulé pour répondre à ces situations.
Le lancement officiel de la formation en nutrition spécifique et sensible pour l’ensemble des 23 provinces du Tchad,marque aussi le démarrage de la formation des fonctionnaires du ministère de la Santé publique et de celui de l’Enseignement supérieur au niveau de N’Djamena. “L’atteinte des indicateurs nutritionnels nationaux repose sur les capacités des individus, des organisations et d’un environnement favorable. La problématique centrale concerne les capacité(s) des différents acteurs à conduire, suivre, évaluer et coordonner les politiques et les interventions dans un certain nombre de secteurs afin d’adresser les causes multiples et complexes de la dénutrition“, a indiqué la représentante du PAM, Valérie Trambelu, dans son discours d’ouverture.
Selon la représentante du PAM, le projet FORMAT-NUT, financé par l’Union européenne et exécuté par le PAM en partenariat avec le gouvernement du Tchad, s’articule autour de la mise en œuvre de trois volets distincts : Renforcer les compétences techniques en nutrition dans les institutions de formations diplômant de l’enseignement supérieur ainsi que dans les établissements scolaires de l’éducation primaires et secondaires; Supporter l’intégration d’un renforcement en compétences techniques en nutrition dans les formations continues et professionnelles des secteurs spécifiques (santé) et sensibles à la nutrition (agriculture, élevage, hydraulique et environnement, action sociale) ; Promouvoir l’adoption de bonnes pratiques nutritionnelles parmi la population générale à travers la mise en œuvre d’une campagne de sensibilisation médiatique à l’échelle nationale.
Elle poursuit que le projet FORMAT-NUT a obtenu un certain nombre de réalisations qui sont entre autres : La formation des formateurs des ministères de l’Enseignement supérieur (85), de l’Education (120), 2 Curricula de licence en nutrition humaine et diététique mise en place à l’université de N’Djamena et celle d’Abéché ; accroissement des inscriptions à la licence en nutrition humaine et diététique à l’université de N’Djamena: 1ère année: (75); 2ème année (65) ; 3ème année (40), 33 formateurs formés afin de conduire la formation au niveau de N’Djamena et au besoin en provinces; 30 formateurs provinciaux pour les provinces du Ouaddai, Wadi Fira Ennedi est et Sila.
Pour le Ministre de la Santé publique et de la Prévention, Dr Abdoumadjid Abderahim, l’analyse des séries d’enquêtes de nutrition nationale SMART réalisées de 2015 à 2022 ne montre pas des améliorations substantielles malgré les innombrables efforts consentis. Les résultats de la dernière enquête nationale de nutrition de 2022 ont démontré que la situation nutritionnelle au Tchad demeure préoccupante dans l’ensemble du pays avec une prévalence nationale de la malnutrition chronique de 28%, et 9 provinces sur 23 sont au-dessus du seuil d’urgence de 30%.
“Cette forme de la malnutrition chronique est la plus dangereuse car elle impacte sur la croissance des enfants et réduit le quotient intellectuel. Ainsi, elle prive le pays des bras valides et des intellectuels. Le but ultime de ce projet est la réduction durable de l’insécurité alimentaire et nutritionnelle au Tchad”, a conclu le Ministre Abdoumadjid Abderrahim.
Il faut dire que le projet ambitionne appuyer la formation de 14 000 fonctionnaires dans tous les secteurs spécifiques et sensibles à la nutrition afin de valoriser au mieux les contributions de tous les secteurs dans la lutte contre la malnutrition.
