Les travaux de la 2ème conférence africaine sur la réduction des risques sanitaires, se déroulent du 27 au 29 septembre, à Marrakech, au Maroc, sous le haut patronage du roi Mohammed VI. Organisée par le ministère de la Santé et de la Protection sociale et le ministère de l’Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des Eaux et Forêts en collaboration avec African Global Health (AGH), cette conférence est placée sous le thème « Eau, environnement et sécurité alimentaire : les trois grands défis de l’humanité ». Elle réunit des participants venant de 84 pays pour réfléchir sur les aspects de la santé dans les concepts généraux de la politique de santé publique.
C’est une rencontre mondiale qui réunit plus de 84 pays, avec des ministres africains, asiatiques et sud-américains, des délégations scientifiques, des chercheurs qui représentent à la fois le continent africain, mais également le Moyen-Orient, les Amériques du Nord et du Sud, l’Asie, l’Océanie et l’Europe pour une réflexion commune sur les défis liés à l’eau, à l’écologie et à la sécurité alimentaire.
Cette deuxième édition est marquée par une séance spéciale dédiée à la réduction des risques en termes de gestion des catastrophes naturelles comme le séisme qui a frappé leur pays et qui a fait près de 3.000 morts et autant de blessés.
Un panel de spécialistes s’est penché sur les menaces naturelles qui peuvent survenir à tout moment et qui nécessitent de tous les pays, comme c’est aujourd’hui le cas du Maroc, de réfléchir sur de nouveaux paradigmes pour faire face aux tremblements de terre, et autres sinistres de cette ampleur, tels que les inondations majeures voire des éruptions volcaniques.
C’est dans cet esprit que cette deuxième conférence de Marrakech se veut aussi une manière forte de montrer comment le Maroc réagit après cette tragédie humaine, comment le Royaume a su faire face, avec ses moyens, dans l’urgence, avec efficacité, logique et pragmatisme mettant en œuvre de grands moyens techniques, logistiques et humains, avec toutes les forces marocaines, le concours de la société civile et de milliers d’associations marocaines et des millions de citoyens qui se sont mobilisés pour secourir les populations, leur apporter l’aide nécessaire, dans une solidarité nationale sans précédent montrant aux yeux du monde que notre cher Maroc se relève très vite et continue sur sa lancée vers le progrès, le développement assumant ainsi son leadership régional et continental.
C’est dans cette optique que cette grand-messe scientifique qu’est la conférence de Marrakech, s’appuyant sur des concertations scientifiques de haut niveau, avec des analyses pointues sur les politiques agricoles à mettre en place, des directives ciblées pour une meilleure gestion de l’eau et une profonde lecture des préoccupations environnementales du continent, marque un tournant capital dans la coopération afro-africaine pour une politique commune, non seulement en termes de santé et de protection sociale, mais également dans d’autres domaines, à la fois économique, scientifique et culturel, au service des populations africaines pour une vie digne respectant les fondements même des droits humains notamment le droit à bien se nourrir et boire à sa soif. Un tel défi ne peut être relevé qu’en fédérant tous les pays africains autour de la même vision d’une Afrique qui prend son destin en main, une Afrique qui prend la pleine mesure de son potentiel naturel et humain, une Afrique affranchie des écueils du passé et tournée résolument vers l’avenir, avec conviction, détermination et pragmatisme.
Coopération sud-sud
L’un des principaux messages du conclave est de promouvoir la solidarité et de renforcer les liens entre les différentes nations afin de parvenir à une coopération Sud-Sud efficace, en l’occurrence particulièrement dans le domaine de la santé. L’objectif de cette rencontre est de promouvoir une plus grande intégration et le développement du continent africain, dans la recherche d’une action commune en faveur du développement de l’Afrique et de la protection de la santé.
Les pays africains ont besoin de consolider leur propre souveraineté sanitaire en étant capables de protéger le droit à la protection de la santé des citoyens, ce qui contribue à une plus grande sécurité face aux crises économiques, sociales et politiques, et il s’agit d’une valeur très importante à prendre en compte par rapport à ces nations. L’objectif clair pour chaque nation africaine est l’accès équitable à des services de santé de qualité, comme dans d’autres pays développés dotés d’un État-providence bien établi.
« Pour que l’Afrique atteigne ce niveau, il est nécessaire d’investir davantage dans la santé, ce qui requiert une action gouvernementale dans chaque pays, mais aussi une contribution internationale de la part des autres continents. Une collaboration est également attendue en termes de transfert de technologie et de connaissances préalables acquises dans d’autres parties du monde, afin de promouvoir un plus grand développement continental dans ce domaine. Dans cette optique, la tenue de cette Conférence africaine sur la réduction des risques sanitaires est très importante en raison de la participation et de l’assistance de responsables administratifs et d’experts en la matière d’autres pays » relève Dr Imane Kendili, présidente de African Global Health.
Catastrophes naturelles
Le 8 septembre dernier la terre marocaine a tremblé. Un séisme, destructeur, de magnitude 7 sur l’échelle de Richter a, comme vous le savez, dévasté en quelques secondes la région du Haut Atlas, au sud de Marrakech, causant près de 3000 morts et 5600 blessés.
Le président de la séance, le Pr Saaid Amzazi, a soulevé que cette catastrophe a certes fait vaciller et démoli nos murs mais a surtout révélé l’incroyable solidité d’un autre type de fondations que celles de leurs maisons : leurs valeurs d’humanité, d’altruisme, de patriotisme et de générosité, saluées mondialement. Une fois de plus, les marocains ont su donner l’image de ce qu’ils sont depuis toujours : un peuple solidaire, résolument soudé autour de son Roi, capable de donner au monde entier une magistrale leçon de civisme et de générosité.
Et d’ajouter, quelques heures après le séisme, SM le Roi Mohammed VI a en effet sonné la mobilisation générale appelant à l’intervention urgente des Forces Armées Royales, des autorités locales, des équipes de la protection civile, ainsi que des départements ministériels concernés afin d’accélérer les opérations de sauvetage et d’évacuation des zones sinistrées dans le cadre d’une action globale et intégrée. Tous les moyens humains et logistiques ont ainsi été mobilisés pour assurer l’approvisionnement en eau, en vivres, tentes et couvertures des familles affectées, y compris dans les zones devenues inaccessibles, en faisant intervenir des hélicoptères de l’armée pour larguer des colis de vivres.
« Sur le plan du financement, SM Le Roi Mohammed VI a annoncé un budget global estimé à 120 milliards de dirhams sur une période de cinq ans, dans le cadre d’un programme intégré et multisectoriel, couvrant les six provinces et préfectures affectées par le tremblement de terre et leurs 4,2 millions d’habitants » a signalé le président de séance, Pr Saaid Amzazi.
