Burundi
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Au coin du Feu avec Olivier Suguru

Dans le Burundi traditionnel, le soir, au coin du feu, la famille réunie discutait librement. Tout le monde avait droit à la parole et chacun laissait parler son cœur. C’était l’heure des grandes et des petites histoires. Des vérités subtiles ou crues. L’occasion pour les anciens d’enseigner, l’air de rien, la sagesse ancestrale. Mais au coin du feu, les jeunes s’interrogeaient, contestaient, car tout le monde avait droit à la parole. Désormais, toutes les semaines, Iwacu renoue avec la tradition et transmettra, sans filtre, la parole longue ou lapidaire reçue au coin du feu. Cette semaine, au coin du feu, Olivier Suguru.  

Votre qualité principale ?

Direct, franc, tolérant et travailleur. J’ai baigné dans la culture de l’Imbo où les gens se montrent francs, tolérants et travailleurs. C’est vraiment une culture d’ouverture et de tolérance.

Votre défaut principal ?

Ma franchise peut parfois être maladroite et heurter.

La qualité que vous préférez chez les autres ?

L’écoute.

Le défaut que vous ne supportez pas chez les autres ?

Le mensonge.

Quelles sont les valeurs auxquelles vous tenez ?

Le partage, le respect et la franchise.

Qu’est-ce qui vous a amené dans l’entrepreneuriat ?

La créativité et la volonté de trouver des solutions aux besoins du quotidien.

Qu’est-ce qui fait un bon entrepreneur, selon vous ?

Avoir une idée innovante, ne pas avoir peur d’échouer et être résilient.

Qu’est-ce qui empêche l’entrepreneuriat de connaître son envol au Burundi ?

L’éducation burundaise qui forme plus des fonctionnaires que des entrepreneurs. L’insuffisance du capital humain, le manque de financement adapté et le climat des affaires qui demeure difficile.

Une partie significative de l’opinion pense que le climat des affaires au Burundi n’est pas sain actuellement. Est-ce votre avis ?

L’amélioration du climat des affaires demeure, en effet, un défi permanent. Bien que la responsabilité première incombe à l’Etat, c’est l’affaire de tous. Tout le monde doit se sentir concerné et apporter sa pierre à l’édifice. Les défis du climat des affaires relèvent des facteurs tant endogènes qu’exogènes.

Quel (s) conseil (s) pouvez-vous donner aux jeunes qui veulent se lancer dans l’entrepreneuriat ?

Prendre des risques et demeurer optimiste face aux épreuves de la vie.

Vous considérez-vous comme un self-made man ?

En partie, mais je n’oublie pas que j’ai été soutenu par des amis à mes débuts.

Vous avez été élu député en 2020. Politique et business sont-ils compatibles ?

Tout dépend de l’angle de considération.
Pour moi, les deux sont au service du développement du pays.

Quid du soutien de vos proches dans l’ascension professionnelle qui fut la vôtre ?

Un soutien inestimable. Mes proches ont toujours été à mes côtés.

La (les) femme (s) qui vous inspire (nt) ?

Ma femme.

L’ (les) homme (s) qui vous inspire (nt) ?

Nelson Mandela.

Votre plus beau souvenir ?

Les visites de ma mère à l’internat.

Votre plus triste souvenir ?

La mort de mon petit frère et de ma mère.

Quel serait votre plus grand malheur de votre vivant ?

Etre séparé de ma famille.

Le métier que vous auriez aimé exercer dans une autre vie ?

Basketteur professionnel.

Votre passe-temps préféré ?

Le cinéma et le Golf.

Votre lieu préféré au Burundi ?

Gihanga, ma commune natale.

Le pays où vous aimeriez vivre ?

Le Burundi.

Le voyage que vous aimeriez faire ?

Le tour du monde.

Votre rêve de bonheur ?

Voir mes enfants grandir.

Votre plat préféré ?

La pâte de manioc.

Votre chanson préférée ?

J’aime particulièrement le Gospel.

Vous êtes connu pour être un homme d’affaires fortuné. Quel est votre rapport à l’argent ?

De par ma culture de l’Imbo, j’ai toujours été attiré par l’entrepreneuriat et garde une relation décomplexée avec l’argent. Mais ce dernier n’est pas mon maître, il me permet d’être utile à ma famille, mes amis et ma communauté.

Quelle est votre définition de la démocratie ?

Le pouvoir appartient au peuple.

Quelle est votre définition de la justice ?

L’équité.

Si vous étiez nommé ministre des Finances, du Budget et de la Planification économique, quelles seraient vos trois premières mesures ?

Primo, l’amélioration de la gouvernance par la digitalisation.

Secundo, le financement des infrastructures de soutien au secteur privé.

Tertio, l’élargissement de l’assiette fiscale pour diminuer la pression fiscale.

Avez-vous des regrets ?

J’aurais dû épouser ma femme plus tôt.

Croyez-vous en la bonté humaine ?

Absolument.

Pensez-vous à la mort ?

Tous les jours.

Si vous comparaissez devant Dieu, que lui diriez-vous ?

Je suis à toi Seigneur.

Propos recueillis par Alphonse Yikeze