Burundi
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PNUD/ Revue semestrielle : Encore des efforts à fournir

Des résultats remarquables, d’autres à améliorer, tel a été le constat d’une visite conjointe organisée jeudi 20 juillet par le PNUD, le gouvernement du Burundi et leurs partenaires non-gouvernementaux sur les zones d’interventions. Durant les travaux de revue semestrielle des réalisations, du 20 – 21 juillet 2023, les deux parties se sont engagées à doubler leurs actions afin de rendre leurs interventions efficaces.

Les activités de cette revue semestrielle ont débuté par une visite conjointe dans les provinces de Ruyigi et Mwaro ainsi que dans la commune Mugamba. Le but était de s’enquérir de l’état d’avancement des interventions des projets bénéficiant de l’appui du bureau du PNUD.

Dans la zone de Rusengo, commune et province de Ruyigi, une usine de transformation de produits agricoles a été créée par la fédération des coopératives de la province. Pour assurer son fonctionnement, le PNUD au Burundi a donné un appui technique de machines valant 156 mille dollars américains et des transformateurs.

Clément Sibomana, président de cette fédération a témoigné que cet appui du PNUD a été d’une grande utilité tant pour la fédération que pour les cultivateurs de Ruyigi. « La société servira de marché d’écoulement de leurs récoltes, et chaque cultivateur qui aura vendu sa récolte, va recevoir des dividendes à la fin de l’année », a-t-il précisé.

A la question de coupure intempestive de courant, le président de la Fédération des coopératives à Ruyigi a confié que la société dans son plan d’affaires prévoit d’acheter un groupe électrogène.

Dans la commune de Ruyigi toujours, le bureau du PNUD va aussi contribuer dans l’équipement d’un centre de formation des métiers en cours de construction sur la colline Bisinde dont il finance les travaux. Un centre qui aura quatre filières à savoir la mécanique automobile, la soudure, l’électricité industrielle, ainsi que la filière d’hôtellerie et tourisme.

Léopold Bworo, conseiller du gouverneur chargé des affaires de développement a fait savoir que ce centre de formation des métiers est né d’une initiative intercommunale. Et d’ajouter que les lauréats dudit centre bénéficieront des capacités leur permettant même de compétir dans le développement des projets d’autonomisation des jeunes.

Face au non accès à l’électricité, M. Bworo a fait appel aux autres partenaires au développement de leur fournir du courant. Le Bureau du PNUD quant à lui, a interpellé toutes les parties prenantes dans la formation des métiers en particulier le ministère chargé de l’Education nationale à déployer des enseignants compétents en la matière.

Les VSBG et la santé mentale n’ont pas été laissé de compte

Un centre de formation des métiers en cours de construction sur la colline Bisinde

En plus de l’autonomisation des jeunes, le PNUD a aussi mis la lutte contre les violences sexuelles basées sur le genre et le bien être psychosocial dans ses priorités. Plusieurs interventions ont été menées. A titre d’exemple, le projet du bien être psychosocial en milieu des policiers menée par la fondation CAPAMI sous le financement du bureau du PNUD au Burundi. Un projet réalisé dans trois provinces pilotes qui sont Rutana, Rumonge et Makamba.

D’après le Colonel de Police Fabien Nininahazwe, chargé de la Planification stratégique au sein de la Police nationale du Burundi, le projet a été d’une grande importance en milieu policier. « Avant, il nous était difficile d’identifier un policier vivant avec le stress mais avec ce projet 19 policiers dont trois femmes ont témoigné être guéris de leur stress post traumatisme ».

Parmi les actions menées, il en a également cité plus de 53 pairs communaux et 577 policiers des commissariats communaux qui ont suivi une formation sur le bien être psychosocial. Et plus de 118 personnes qui ont été sensibilisées sur le bien-être psychosocial au niveau communautaire.

Tout cela grâce à un appui financier du PNUD de plus de 65 millions de francs bu ainsi qu’un appui technique de 11 motos aux commissaires communaux, des tablettes pour faciliter les reportages, un véhicule de supervision sur terrain sans difficultés.

Des sensibilisations dans les communautés vont être menées, a ajouté le colonel de Police Fabien Nininahazwe. Elles seront inscrites dans les perspectives pour assurer la pérennisation du projet le jour où les appuis financiers du PNUD ne seront plus là.

En matière de lutte contre les VBGs (violences basées sur le genre), un centre de prise en charge holistique des victimes de ces violences a été construit dans la province de Rumonge.

Le PNUD comme l’a souligné Gédéon Niyonkuru, du ministère en charge de la solidarité nationale, dans le cadre des opérations du projet d’appui à la promotion de l’égalité de genre et la lutte contre les VBGs, a contribué dans l’équipement dudit centre avec des kits de prise en charge.

Et de préciser que le projet couvre maintenant quatre provinces pilotes qui sont Bururi, Kayanza, Ngozi et Rutana. « Et au moins 5 réseaux provinciaux, 36 réseaux communaux et plus de mille réseaux collinaires ont été mises en place ».

Au niveau judiciaire, des formations sur le code pénal et la loi sur la prévention des violences sexuelles basées sur le genre ont été organisées à l’endroit des magistrats, les Officiers de la Police judiciaire.

M. Niyonkuru a salué des progrès significatifs en matière de prévention contre les VBGs. « L’appui a aussi facilité l’opérationnalisation d’une base de données genre nationale, une initiative pouvant être une première dans la sous-région. Cette base de données servira à connaître les données sur la participation de la femme et enregistrer toutes les initiatives visant leur valorisation ».

Malgré ces avancées observées, des stratégies à entreprendre pour rendre plus efficaces les résultats ne manquent. Des stratégies qui doivent plus être menées sur l’amont avec l’autonomisation des femmes et jeunes filles, a souligné Gédéon Niyonkuru. « Nous comptons aussi construire 17 autres centres de prise en charge dans d’autres provinces. Nous prévoyons aussi la réhabilitation et opérationnalisation du centre Humura de Gitega avec des centres de formation des métiers car la plupart des victimes sont souvent stigmatisées par leurs communautés ».

Dans ses perspectives, le ministère en charge du Genre prévoit aussi un renforcement au niveau de la chaîne pénale et faire des moralisations, car selon Gédéon Niyonkuru les cas dénoncés restent dans une proportion importante.

Des mesures robustes doivent être prises

Le PNUD, le gouvernement et leurs partenaires au s’engagent à doubler leurs efforts

Même si on enregistre des interventions remarquables sur terrain les défis ne manquent pas. Parmi les challenges majeurs figure un faible taux de décaissement de 38% sur plus de 63 millions de dollars engagés par le PNUD pour l’exercice en cours.

Jonas Mfouatie, représentant résident a.i du PNUD au Burundi a expliqué ce faible taux par une forte mobilisation des financements qui a triplé le budget initial et un retard de trois mois observé dans le démarrage de certaines programmations, suite notamment au temps mis dans la signature des lettres d’accord.

Pour le représentant résident a.i du PNUD au Burundi, des mesures robustes doivent être menées pour augmenter ce taux de décaissement. Il en a proposé parmi ces mesures, le respect des PTA (plans de travail annuels) et le renforcement des capacités des gestionnaires des projets exécutés avec les appuis financiers du PNUD.

« Nous n’avons pas droit à l’erreur. Nous devons tous nous y engager pour atteindre 100% des décaissements avant la fin des cinq mois qui restent », a annoncé Salomé Ndayisaba du ministère des Affaires étrangères et de Coopération au Développement.

Et de rappeler qu’il a des financements mobilisés auprès d’autres partenaires que le PNUD. Ces derniers ne continueront pas à financer si les institutions burundaises n’arrivent pas à absorber les ressources disponibles, a-t-elle dit.

Signalons que le Cycle de programmation en cours dit cadre de coopération pays CDP 2019-2023 a permis la mobilisation et l’investissement de 316 millions de dollars américains, soit 948 milliards de Franc Burundais pour soutenir le renforcement des systèmes de gouvernance, la transformation structurelle de l’économie, le développement durable, la résilience aux chocs et la transition énergétique.

Actuellement, le gouvernement du Burundi et le PNUD sont occupés à préparer le document du programme pays Burundi du prochain cycle (2024-2027).

Toutes les parties prenantes, sont invitées à y réserver toute l’attention nécessaire étant donné que le Gouvernement le veut ambitieux « car les collectivités locales le demandent et le méritent », précise Salomé Ndayisaba.