Burundi
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Mairie de Bujumbura : pénurie d’eau potable, principale cause de choléra

Au moment où le choléra refait surface en mairie de Bujumbura, dans différents quartiers l’eau manque cruellement, les robinets sont à sec. La population des zones Gihosha et Buterere demande l’alimentation rapide et régulière en eau potable des quartiers touchés par le choléra.

Dans son point de presse de ce 5 septembre, le ministère de la Santé a annoncé une recrudescence de choléra dans trois provinces dont la mairie de Bujumbura, Bujumbura et Cibitoke.

Jusqu’au 4 septembre, selon ce ministère, 30 patients étaient sous traitement en hospitalisation dans différents hôpitaux. Il a appelé la population à boire de l’eau potable ainsi qu’à se laver les mains avant de manger, après avoir été aux toilettes, avant de préparer le repas, etc.

« Pour prévenir le choléra, on a besoin d’eau potable pour se laver les mains et faire l’hygiène dans les ménages. Mais tout cela n’est pas possible au moment où nous passons trois semaines sans eau potable. On nous a tout simplement abandonné », se lamente une habitante du quartier Muyaga en zone urbaine de Gihosha, où des cas de choléra sont signalés.

Selon elle, les habitants de ce quartier doivent passer par différents quartiers à la recherche d’eau potable : « Lorsque j’obtiens un bidon de 20 litres pour préparer la nourriture, je remercie le Tout-puissant. Parfois, nous devons acheter un bidon à 1000 BIF ».
Et de prévenir que plusieurs familles risquent d’être victimes de choléra, si la Regideso ne distribue pas immédiatement d’eau potable dans cette localité : « L’hygiène n’est plus possible dans une telle situation. Impossible d’assurer l’hygiène d’une toilette à siège avec seulement 10 litres d’eau pendant toute la journée. Il faut s’attendre au pire ».

Selon le chef de cellule de Muyaga, Jumaïne Manirakiza, cette localité vient de passer trois semaines sans eau potable dans les robinets. Selon lui, certains habitants de cette localité font recours à des eaux insalubres des rivières, ce qui est parmi les causes du choléra.

Il confie que certains robinets publics ne fonctionnent plus depuis presque une année : « Les robinets opérationnels sont secs. Des familles disposant des robinets dans les ménages n’ont pas aussi d’eau. C’est une désolation totale pour plus de 1 000 familles habitant dans ce quartier ».

Pour éviter la propagation de choléra, il dit avoir alerté la Croix-Rouge pour qu’elle procède à la pulvérisation dans les familles ayant déjà enregistré des cas de choléra. Et de demander à la Protection civile d’envoyer des citernes d’eau dans cette localité pour sauver la population.

Même situation au quartier Taba dans la même zone Gihosha. Des habitants regrettent qu’une semaine vienne de s’écouler sans eau potable. Ils demandent à la Regideso de faire une distribution équitable dans tous les quartiers : « Ce n’est pas compréhensible qu’un quartier passe des semaines sans eaux alors que d’autres en ont à suffisance ».

Le commerce ambulant des produits alimentaires cuits à bannir

En zone urbaine de Buterere où d’autres cas de choléra sont signalés, la population déplore aussi la pénurie d’eau potable. Des habitants du quartier Samariro dans cette zone confient que cette localité est souvent alimentée en eau potable pendant la nuit.
« On a souvent de l’eau dans les robinets entre 2 h et 4 heures du matin. Il faut être fort pour obtenir d’eau aux robinets publics. Parfois, on rentre avec un ou deux bidons d’eau à gérer pendant toute la journée. Dans de telles circonstances, l’hygiène n’est pas suffisamment assurée », explique une habitante du quartier Samariro.

Pour d’autres habitants, le commerce ambulant des produits alimentaires cuits est une des causes de la propagation de choléra dans cette zone. Au bord de la route, des femmes étalent sur des tables des frites de patates douces ainsi que du maïs cuit ou grillé.

Ces produits ne sont pas couverts. Des mouches sillonnent autour d’eux, se posant de temps en temps sur aliments avant d’être chassées. Des clients les consomment sans se laver les mains.
« Ces produits ne sont pas préparés avec suffisamment d’hygiène. Tout le monde le sait. Ceux qui les consomment ne se lavent pas les mains. Il faut bannir ce commerce pour limiter la propagation du choléra », propose un autre habitant de la zone Buterere.

Des forages, une solution à la pénurie d’eau potable

La population puise d’eau produite par le forage à Kamenge

Un jour après la déclaration de l’épidémie de choléra, le ministre de l’Intérieur, du Développement communautaire et de la Sécurité publique Martin Niteretse a effectué, ce 6 septembre, une descente dans différents quartiers de la ville de Bujumbura pour s’enquérir de l’état des lieux des forages d’eau potable en cours de réalisation.

Il a souligné que ces forages peuvent servir d’alternative pour la riposte contre le choléra, en attendant la concrétisation des promesses de la Regideso : « La population a besoin d’eau potable. La Regideso nous dit d’attendre jusqu’au mois de novembre ou décembre prochain alors que la population est en train de crier. Nous devons nous arranger pour qu’il y ait des solutions idoines à ce manque d’eau potable ».

Le ministre de l’Intérieur recommande l’alimentation en électricité des sites de forages afin de fournir l’eau potable jour et nuit : « Les forages récemment inaugurés par le chef de l’Etat fonctionnent à peu près 8 heures par jour, comme ils dépendent de l’énergie solaire. Lorsqu’il n’y a pas de soleil, on n’a plus d’eau pompée à partir de la nappe phréatique. On a conclu avec la Regideso que ces sites de forage soient alimentés en électricité ».

Et de demander à l’ONG « Amazi Water » qui exécute le projet de forage d’eau à accélérer les travaux afin que la population ait facilement accès à l’eau potable.

Selon la Regideso, la Régie de production et de distribution d’eau et d’électricité, l’eau provenant des forages est estimée à 1 % de la production d’eau en mairie de Bujumbura : « Pour satisfaire la ville de Bujumbura en eau potable, on a besoin de 78 000 m3 ».