Burundi
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Région Centre/Gitega : La population de Rukoba est sur les nerfs

Depuis que les agents de l’Obuha ont commencé le mesurage des parcelles de la colline Rukoba en commune Gitega, les propriétaires ont toujours la peur au ventre. Pour les uns, c’est l’expropriation. Pour les autres, c’est la mesure de construire des maisons en étage qui débute.

« Où va-t-on aller, qu’est-ce qui est derrière ces délimitations ! » Ces questions restent sur les lèvres des habitants de Rukoba. La couleur orange des gilets des agents de l’Obuha est aujourd’hui mal perçue par les propriétaires des parcelles à Rukoba.

Quand ils ont commencé à prendre les mesures des parcelles et les champs des habitants, tout le monde parle des lendemains qui déchantent. D’après eux, ils n’ont jusqu’ici aucune explication qui les tranquillise.

Même s’ils la reçoivent, ils indiquent qu’ils n’ont pas de confiance car selon leurs propos, Rukoba est bien placé pour attirer la convoitise surtout des personnes qui ont des moyens conséquents pour s’approprier toute cette localité. « Ils ne nous expliquent rien. Ils mesurent la propriété, demandent seulement les documents de la parcelle et s’en vont », souligne Madeleine, une cultivatrice. Selon cette mère de famille, les propos qu’elle écoute ne la tranquillisent pas.

Chacun explique comme il l’entend et les rumeurs d’expropriation ou de délocalisation viennent semer les troubles dans les esprits des gens.

Elle fait savoir qu’elle a pris la décision de ne plus aller où il y a deux ou quatre personnes de peur qu’ils n’invoquent le sujet à propos de l’Obuha.
« Tout le monde a les nerfs à vif. On nous parle des routes, de caniveaux, de viabilisation de nos parcelles sans nous dire comment et les modalités de le faire », déplore Victor, un natif de Rukoba.

D’après ce quinquagénaire, il vit dans la propriété léguée par son père et il comprend mal comment ses champs vont être viabilisés et peut-être vendues sans qu’on lui propose aucun sou.

Il ajoute en outre qu’avec ses fils, ils ne comptent que sur cette terre. Comme il y a interdiction de vendre, ils ne pourront jamais trouver l’argent de construire des maisons exigées dans la ville de Gitega. « Demain sera difficile pour beaucoup. Je m’inquiète pour les jeunes qui seront obligés d’aller ailleurs sans moyens et sans destinations », a-t-il indiqué.

« Personne ne sera chassé »

Hommes, femmes, jeunes et vieux, tous s’inquiètent. Mais les plus touchés sont ceux qui affirment qu’ils ne peuvent ni déménager ni se construire de nouvelles maisons une fois que les leurs seront détruites ou emportées par le traçage des routes. Pour eux, il fallait qu’ils soient mis au courant de ce programme au lieu de rester dans les doutes. « Hier, on nous disait de construire des maisons en étage, aujourd’hui on nous parle de viabilisation intégrée. Qui croire, quand cette viabilisation va débuter ? », s’interroge Gérard.

Pour lui, il y a anguille sous roche car dans les conditions actuelles, il y a beaucoup d’explications qui embrouillent plus d’un. Même son de cloche chez Gilbert, un commerçant qui venait de construire son premier logement dans cette localité. D’après lui, la viabilisation intégrée fera des victimes sur cette colline. « Ceux qui ont des petites propriétés succomberont. Quand ils resteront avec une petite portion de terre, ils n’auront pas l’argent nécessaire de s’acheter une autre propriété », s’inquiète-t-il.

Le chef d’antenne de l’Obuha à Gitega déclare que les propriétaires seront les premiers bénéficiaires et les plus gagnants de cette viabilisation par intégration. Il balaie d’un revers de la main les rumeurs d’expropriation renflées par les uns.

Selon lui, une fois que la localité sera viabilisée, les propriétaires recevront 53% de sa superficie et les 47% seront utilisés pour compenser les frais utilisés pour les travaux. « Personne ne sera chassé ni exproprié. Ceux qui se retrouveront avec une petite parcelle après la viabilisation seront appelés à payer une somme d’argent pour qu’ils aient des parcelles à construire une maison aux normes convenables !»

Pour Ir. Emery Niyonzima les gens devraient être tranquilles et ne pas écouter les rumeurs infondées, c’est leur développement et le bien-être des habitants.