Burundi
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Port de pêche de Kajaga : La grogne des pêcheurs suite à des nouvelles constructions

Des pêcheurs exerçant au port de pêche de Kajaga dans la commune Mutimbuzi s’indignent contre des nouvelles constructions en cours dans cet espace. Craignant une éventuelle expulsion forcée, ils appellent l’administration à plaider en leur faveur.

A l’arrivée au port de pêche de Kajaga, on constate que des activités de terrassement sont en cours. Malgré ces activités de construction, ce port de pêche reste fonctionnel. Des femmes font leur commerce devant de petites boutiques et une dizaine de pirogues est garée sur la côte du lac Tanganyika.

Des pêcheurs citent un certain Mayondori, François Uwiragiye, de vrai nom, un homme d’affaires burundais, parmi les particuliers en train de faire des constructions sur l’emplacement de ce port de pêche de Kajaga.

« Nous avons peur de ne plus avoir d’espace pour nos pirogues. Ils nous ont chassés partout. C’est Mayondori qui est en train de nous expulser de ce port. Il aurait donné 60 mille à certains propriétaires de boutiques pour dégager de ce port. Est-ce que ce port de pêche vaut vraiment cet argent », se lamente un pêcheur rencontré au port de pêche de Kajaga. Et de déplorer la destruction des robinets qui avaient été installés à ce port.

Il se demande si l’administration est au courant de cette situation qui prévaut à ce port de pêche : « Qu’elle plaide pour nous afin que nous puissions continuer à faire la pêche tranquillement. Nous sommes aussi des citoyens comme ces hommes d’affaires ».

Un autre pêcheur fustige le fait qu’aucune communication n’ait été faite aux pêcheurs sur l’éventuelle fermeture de ce port de pêche : « Nous ne voyons que des bennes amenant des matériaux de construction, mais c’est regrettable que personne ne puisse nous dire jusqu’à maintenant le sort de ce port de pêche ».

Pour lui, suspendre les activités de pêche sur ce port sera un coup dur pour sa famille : « Nous survivons grâce à la pêche. Nous chasser de ce port sans toutefois nous monter un autre endroit où accoster, est synonyme d’envoyer nos familles dans la rue pour mendier ».

Même son de cloche avec un autre pêcheur. Père de quatre enfants, il affirme que la pêche est le seul gagne-pain pour sa famille. Il explique que ces activités de constructions perturbent son travail et le déstabilise.

Il appelle ces hommes d’affaires à laisser les activités de pêche continuer sur ce port : « Nous nous sommes habitués à cette vie. Pour certains, nous avons hérité de nos parents ce métier de pêche. Il nous serait difficile de nous adapter à un autre mode de vie ».

Et de demander à l’administration de tranquilliser les pêcheurs de Kajaga : « Nous ne sommes pas contre le développement, mais il ne faut pas que nos droits soient bafoués ».

D’autres pêcheurs craignent une appropriation forcée et illégale de ce port par certains fortunés. Ils exigent une lettre des autorités leur notifiant la fermeture de ce port de pêche et les indiquant une autre place où ils continueront d’exercer leur métier.

Contacté par Iwacu, le ministre des Infrastructures Dieudonné Dukundane dit avoir effectué une descente au port de pêche de Kajaga et promet de s’exprimer sur cette affaire ultérieurement.