En Belgique, l’Église catholique est sous le feu des critiques après la diffusion d’un documentaire sur les abus sexuels commis par des ecclésiastiques. Ce reportage, en quatre épisodes, a été diffusé sur la chaine publique flamande VRT, au cours du mois de septembre. Il a provoqué une véritable onde de choc au nord du pays ces dernières semaines.
Avec notre correspondante à Bruxelles, Laure Broulard
La série documentaire Godvergeten, soit « Oubliés de dieu » en néerlandais, n’en finit pas de faire réagir en région flamande. À travers une vingtaine de témoignages glaçants, le reportage fait un constat accablant sur les efforts de la hiérarchie catholique pour camoufler les abus sexuels commis par des ecclésiastiques pendant des décennies. Le monde politique appelle désormais l’Église à prendre ses responsabilités.
La série s’est invitée cette semaine à la Chambre des députés belges. Interrogé à ce sujet jeudi 28 septembre par les parlementaires, le Premier ministre, Alexander de Croo, a appelé l’Église à « reconnaitre sa culpabilité ».
L'impasse judiciaire de nombreuses victimes
De nombreuses victimes sont dans une impasse judiciaire, face à des agressions prescrites, à des auteurs décédés ou encore simplement écartés, comme l’ancien évêque de Bruges Roger Vangheluwe, contraint à la démission mais jamais jugé pour des viols commis sur son neveu.
Aujourd’hui, la quasi-totalité des partis politiques belges appelle à une commission d’enquête parlementaire sur le sujet, 13 ans après une première commission spéciale sur les abus sexuels dans l’Église. Mise sur pied en 2010, cette commission s'était déroulée dans la foulée d’un rapport ayant déjà révélé des centaines d’agressions pédophiles.
À écouter aussiAbus sexuels dans l'Église: la méfiance déjà grande des fidèles gagne du terrain
Poursuivez votre lecture sur les mêmes thèmes :