Les réactions sont partagées après l’intervention du Premier ministre de transition mercredi. Raymond Ndong Sima a tenu sa toute première conférence de presse après sa nomination il y a trois semaines suite au coup d’État qui a fait chuter le président Bongo fin août. Il n’a pas donné de calendrier détaillé de transition ni précisé sa durée. Il a toutefois annoncé un appel à contribution nationale dès la semaine prochaine où chacun pourra faire des propositions sur le futur Gabon, avant un dialogue national entre avril et juin. Des annonces qui suscitent encore des interrogations
Pendant près de deux heures, Raymond Ndong Sima a tenté de rassurer. Mais il n’a pas levé les doutes sur la durée de la transition. Elle ne sera pas donnée avant le dialogue national prévu entre avril et juin. Trop loin estime Guy Nzouba Ndama, du parti Les Démocrates.
« On risque de se retrouver avec une transition de trois ou quatre ans, ce qui me paraît énorme. Les militaires n'ont pas vocation à gérer un pays. La concertation nationale peut se dérouler au cours du mois de janvier ou février. Si vous commencez à vous poser la question de savoir quelle sera la durée de la transition un an après le coup d'Etat, nous n'aurons pas beaucoup avancé. »
Jeanine Taty Koumba, présidente par intérim de l’Union nationale, souhaite, elle aussi, des délais plus courts. « Ça nous inquiète un peu. On pourrait aller au-delà des deux ans. Mais après, il y a l'organisation des élections. L'élaboration des nouveaux fichiers électoraux... Si nous pensons que nous voulons éviter les sanctions internationales, nous n'avons pas intérêt à prolonger la transition. »
Raymond Ndong Sima lancera une grande contribution auprès des Gabonais afin d’élaborer le futur dialogue national. Joyce Laffite Ntsege du parti RPM, s’interroge sur sa faisabilité. « Je comprends que le Premier ministre veuille associer tous les Gabonais. La méthode reste assez complexe. Il faudra vraiment beaucoup de savoir-faire pour essayer de rassembler toutes les contributions des Gabonais. »
Face aux immenses attentes, Raymond Ndong Sima a plusieurs fois demandé de la patience. Après tout il n’a été nommé qu’il y a trois semaines.
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