La Cour de cassation turque a confirmé ce jeudi 28 septembre la peine à perpétuité de l'homme d'affaires et mécène Osman Kavala, désigné comme ennemi public par le président Recep Tayyip Erdoğan pour son rôle présumé dans les manifestations du parc de Gezi en 2013. Ce procès est considéré comme un symbole des atteintes du pouvoir turc contre la société civile.
Avec notre correspondante à Istambul, Anne Andlauer
Osman Kavala est en prison depuis bientôt six ans, et risque d’y rester encore longtemps. L'homme d'affaires turc, enfermé et désigné ennemi public par Recep Tayyip Erdoğan pour son rôle présumé dans les manifestations du parc de Gezi en 2013, a vu sa peine à perpétuité confirmée par la Cour de cassation turque ce jeudi 28 septembre.
Suivant les réquisitions du parquet – et les déclarations du président Erdoğan – la Cour de cassation décrit le philanthrope comme « l’organisateur principal et le financeur » des manifestations antigouvernementales du parc de Gezi au printemps 2013. Elle confirme sa condamnation à vie pour « tentative de renversement du gouvernement ».
Source de tension avec l'Union européenne
La haute juridiction valide aussi les peines de 18 ans de prison de quatre coaccusés – l’urbaniste Tayfun Kahraman, les cinéastes Mine Özerden et Çiğdem Mater, et l’avocat Can Atalay, élu au Parlement en mai – qui restent donc incarcérés. Elle annule enfin les condamnations de trois autres accusés, dont deux vont être remis en liberté.
Le Conseil de l'Europe a sommé à plusieurs reprises la Turquie de libérer Osman Kavala, après un arrêt de la Cour européenne des droits de l’homme jugeant que son emprisonnement visait à « le réduire au silence » et à intimider les autres défenseurs des droits de l’homme. À cause de son refus d’appliquer cet arrêt, la Turquie est sous le coup d’une procédure d’infraction, qui peut aller jusqu’à son expulsion du Conseil de l’Europe.
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