Après une perquisition de près de 13 heures à la Fédération espagnole de football, l'entraîneur du Real Madrid, Carlo Ancelotti, a fait part de son inquiétude, lui qui juge l’affaire très grave. L’affaire Negreira, une présumée affaire de corruption d’arbitres entre 2001 et 2018 par le FC Barcelone, refait surface avec des nouvelles perquisitions jeudi 28 septembre.
Une nouvelle fois, le football espagnol est secoué par une affaire. L’affaire Negreira est de retour. Negreira, du nom de l’ancien numéro deux de l’arbitrage espagnol (José Maria Enriquez Negreira) qui aurait reçu de la part du FC Barcelone plus de sept millions et demi d’euros pendant 17 ans. Et qui désigne également l'enquête en cours menée par la justice espagnole sur ces versements.
Un dossier qui fait vaciller un géant du football mondial et inquiète le football espagnol. À commencer par Carlo Ancelotti, l'entraîneur du Real Madrid, qui s'est dit « préoccupé, comme tout le monde du football ».
Le club catalan avait déjà été inculpé au printemps, avec ses ex-présidents Josep Maria Bartomeu et Sandro Rosell ainsi que M. Negreira et son fils pour « corruption » dans cette affaire. Et alors que l’enquête se poursuit, le Barça est maintenant inculpé de concussion. C'est-à-dire quand quelqu'un utilise son pouvoir pour forcer les autres à lui donner de l'argent ou des avantages. Un délit plus grave que la corruption, explique notre correspondant à Madrid, Pierre Chaperon.
Jeudi, le tribunal de Barcelone chargé de l'affaire avait ordonné une perquisition au siège des arbitres espagnols, puis une autre qui a duré plus de 13h à la Fédération espagnole de football. En réaction, la direction du Séville FC a décidé de ne pas assister aux côtés des dirigeants adverses à la rencontre qui opposait jeudi soir le club Andalou au FC Barcelone.
Corruption arbitrale ou activité de conseil ?
Le Barça, qui fait également depuis fin mars l'objet d'une enquête de l'UEFA, soutient que l'argent a servi à rémunérer Negreira pour une activité de conseiller du club sur des questions arbitrales. Mais la justice espagnole soupçonne que ces sommes aient pu servir à corrompre des directeurs de jeu. Un des éléments en faveur de cette théorie : l'envoi par Negreira d'une « lettre menaçante » au club après l'arrêt des paiements, montrant qu'il avait « conscience que des faits illicites assez graves s'étaient produit en faveur du FC Barcelone. »
Sur le terrain, pas de sanction prévue puisque le délai de prescription est passé, selon la loi espagnole. Seule l’UEFA pourrait sanctionner le Barça en l’excluant plusieurs saisons des compétitions européennes si le club est reconnu coupable.
D’un point de vue pécuniaire, le club catalan pourrait recevoir une amende qui, selon certains médias espagnols, pourrait être le double du bénéfice obtenu. Reste à fixer le prix.
(Avec AFP)
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