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Haut-Karabakh: l'heure des retrouvailles pour les familles séparées par la guerre

Reportage

Plus de 60 000 personnes ont fui le Haut-Karabakh depuis dimanche, soit la moitié de la population du territoire séparatiste, dont les dirigeants ont prononcé mercredi 27 septembre la dissolution formelle. Durant le conflit, et pendant la fuite qui a suivi, de nombreuses familles ont été séparées des deux côtés de la frontière. Désormais, aux postes de frontière, l'heure est à l’attente et parfois la délivrance pour les réfugiés qui attendent de retrouver leurs proches.

De notre envoyé spécial au poste de Kornidzor, Daniel Vallot

Au point de contrôle de Kornidzor, sur la frontière entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan, dans le vacarme et dans la poussière, une femme brune se tient le long de la route, au plus proche du dernier poste de contrôle arménien. À l’horizon, Naira scrute la moindre voiture blanche arrivant du Karabakh avec l’espoir d’y trouver sa fille et son gendre, un militaire qui a dû attendre le tout dernier moment pour quitter le territoire  

« J’attends depuis 7 heures du matin, ça fait deux jours que je suis là… mais il y a des accidents, il y a des pannes… la route est longue et très difficile », souffle Naira. Toute jeune grand-mère, elle montre avec fierté une photo de son petit-fils de neuf mois, qu’elle espère très vite pouvoir serrer dans ses bras. « C’est surtout pour lui que je m’inquiète, mais j’espère qu’ils arriveront sains et saufs. Après, nous déciderons ce que nous ferons, où nous irons nous installer… », se tourmente-t-elle. 

« Les Azerbaidjanais disent qu’ils recherchent 400 personnes parmi nos soldats »

Sur le bord de la route, nous croisons Ashot, qui, lui, vient tout juste de retrouver ses parents. « C’est l’un des plus beaux jours de ma vie, s'exclame le jeune homme. Pour l’instant, je veux juste penser à eux, à mon père, à ma mère, d’avoir pu les retrouver. Je suis vraiment heureux ! »  

Soulagement à la mesure d’une angoisse lancinante : que le père d’Ashot puisse être retenu de l’autre côté, en raison de son passé de militaire. « Les Azerbaidjanais disent qu’ils recherchent 400 personnes parmi nos soldats et tout le monde au Karabakh pense que son frère ou son père pourrait se trouver sur cette liste. »

Sur la route, le va-et-vient des camions, des voitures et même des tracteurs se poursuit inlassablement. Et sur le bas-côté, c’est l’attente ou la délivrance pour les familles séparées par la guerre.

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