À Antananarivo, la tension politique est montée d’un cran vendredi. Lors d’une marche en direction du Palais des Sports, le collectif des 11 candidats à la présidentielle a lancé un ultimatum auprès des institutions du pays en réclamant la signature d’un accord politique. Les opposants à Andry Rajoelina ont brandi la menace d’un rassemblement sur la Place du 13 Mai dès ce lundi si aucun accord n’était conclu durant le week-end. Après avoir tenté de rallier l’avenue de l’Indépendance, les candidats et quelque 200 partisans, encerclés par un important dispositif de forces de l’ordre, ont été sommés de se disperser.
Avec notre correspondante à Antananarivo,
Ils voulaient discuter avec le gérant du Palais des Sports et voir, de leurs propres yeux, si des joueurs de handball disputaient bien comme prévu un tournoi au gymnase dans lequel ils avaient espéré, lundi, réunir leurs partisans. Mais les forces de l’ordre, massivement prépositionnées au centre-ville ne les ont pas laissés accéder au Palais.
Après quelques échanges houleux entre les gendarmes et le collectif des 11 candidats, au milieu de la cohue, le porte-parole du collectif et candidat Andry Raobelina s’est alors fendu d’une déclaration : « Nous n’acceptons pas la candidature à l’élection présidentielle malgache d’une personne qui n’a pas la citoyenneté malgache ! Nous demandons la dissolution de la Céni dans sa composition actuelle. Nous réclamons une Cour électorale spéciale, car nous n’acceptons pas le gouvernement actuel pour diriger le pays en cette période électorale. S’il n’y a pas d’accord dans un court délai, nous donnerons rdv à toutes les forces vives et aux Malgaches sur la Place du 13 Mai ce lundi. »
« Nous, on ne veut pas créer de déstabilisation », souligne le candidat Tahina Razafinjoelina. « On a demandé des autorisations pour pouvoir rendre des comptes à nos partisans dans des lieux fermés, or on nous les a toujours refusés. Donc maintenant, c’est eux qui nous poussent à nous réunir sur la Place du 13 mai. »
« S’il y a des morts », prévient le candidat Auguste Paraina, « ce sera leur responsabilité ». Pour le candidat du parti Tsara Tahafina, la situation actuelle est consternante : « C’est comme un match dans lequel vous vous apercevez que l’arbitre a choisi son camp. Nous candidats, nous ne faisons plus confiance à la HCC. Tout le monde a vu la décision qu’elle a prise concernant la nationalité du président, mais surtout concernant l’intérim. Il en est de même pour la Céni, et surtout pour le gouvernement, qui est en train de prendre position pour UN candidat. »
Les candidats espèrent donc conclure un accord politique durant le week-end avec les institutions du pays. Une demande « non fondée » a rétorqué sur sa page Facebook, la porte-parole du gouvernement Lalatiana Rakotondrazafy Andriatongarivo. Selon la ministre, la démonstration de ce vendredi s’apparente à de la provocation et constitue une violation des dispositions légales, en référence à la réglementation instaurée fin mars interdisant toutes les manifestations à caractère politique dans un lieu public.
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