Les Brésiliennes étaient dans la rue pour défendre le droit d’avorter de façon sûre jeudi 28 septembre, alors qu’une des juges de la Cour suprême a voté la semaine dernière en faveur de la légalisation de l’IVG. L’avortement n’est légal qu’en cas de viol, de risque pour la mère ou de malformations graves du fœtus. Mais au Brésil, une femme sur sept a déjà avorté.
Avec notre correspondante à Rio de Janeiro, Sarah Cozzolino
« Notre corps, notre choix », chantent en chœur les manifestantes dans le centre de Rio de Janeiro. Mariana a avorté il y a 30 ans. Elle avait 16 ans à l’époque. « J’ai avorté toute seule, avec les conseils d’amis. J’ai pris le médicament seule, j’ai souffert seule. Donc, je pense que c’est très important que l’information puisse circuler, notamment sur comment avorter de manière sûre », espère-t-elle.
Perchée sur ses échasses, Raquel porte un t-shirt avec le slogan « ni morte, ni en prison ». Elle rappelle qu’au Brésil, tout le monde a quelqu’un dans son entourage qui a avorté. « Malheureusement, on ne peut pas en parler. Je viens d’une famille très religieuse, où trois femmes ont avorté, mais c’est tabou. On ne peut compter que sur d’autres femmes », regrette Rachel.
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« Je suis ici pour soutenir la cause »
Alors que la manifestation commence, un homme passe en filmant avec son portable et insulte les femmes de tueuses d’enfants. « Regardez, on discute tranquillement et un homme arrive, nous menace et nous traite de sorcières », lance Rachel.
Pedro, lui, est l’un des rares hommes présents ce soir. Il est venu avec sa fille, Maria Luisa. « Je suis ici pour soutenir la cause, parce que je suis père célibataire, et je dois lutter pour les droits de ma fille qui va grandir », explique le Brésilien.
Après l’Argentine, la Colombie et le Mexique, les Brésiliennes espèrent être le prochain pays à légaliser l’avortement.
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