Ce jeudi 28 septembre marque une étape pour le nouveau pacte asile et migration en Europe. Les 27 se sont entendus sur un point sensible du pacte, concernant notamment la suspension d'une partie des protections dont doivent jouir les migrants à leur arrivée en Europe.
Avec notre correspondant à Bruxelles, Pierre Benazet
Après des mois de négociations, les 27 ministres de l’Intérieur de l’Union européenne ont trouvé un accord ce jeudi 28 septembre à Bruxelles sur la gestion des crises migratoires. L’UE a commencé en 2020 à réformer sa politique d’asile et de migration après les grands afflux de migrants des années 2015 et 2016. Mais les pays membres du Sud réclamaient depuis 20 ans une véritable réforme.
Ce dernier volet du nouveau pacte migratoire européen, le règlement « de crise » doit permettre aux 27 de faire face à des arrivées massives et simultanées en Europe en faisant jouer une véritable solidarité européenne en cas de crise.
Un dernier blocage restait à régler
Précédemment, les 27 se sont déjà mis d’accord sur les autres volets de la réforme du pacte asile et migration pour ce qui concerne le fonctionnement normal. Mais il restait un blocage majeur pour ce règlement de crise. Car ce texte avait besoin du soutien de l’Allemagne pour emporter la majorité et au sein de la coalition allemande, les Verts ont maintenu jusqu’à ce jeudi leur hostilité.
Le texte prévoit en effet de suspendre une partie des protections dont doivent jouir les migrants à leur arrivée en Europe. En cas de crise migratoire, c’est-à-dire d’afflux massif et soudain vers l’UE, la durée de placement en centre de rétention peut être exceptionnellement allongée. De la même façon, l’examen des demandes d’asile peut être accéléré et simplifié, en particulier pour ceux qui ont statistiquement le moins de chances de voir leur demande aboutir, ceux qui proviennent de pays dont moins de trois quarts des demandes d’asile sont acceptées. Le résultat de ces deux dispositions dites « de crise » sera de débouter plus rapidement les demandeurs non éligibles à l’asile dans l’UE et donc de les renvoyer plus rapidement dans leur pays d’origine.
Cependant, reste à noter que Rome « a demandé du temps pour examiner plus en détail le contenu de cette proposition, y compris d'un point de vue juridique », a déclaré le chef de la diplomatie italienne Antonio Tajani à Berlin. Selon la presse italienne, ces réticences sont liées à des concessions faites à l'Allemagne, notamment sur la protection des ONG sauvant des migrants en mer.
(Et avec AFP)
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