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Allemagne: la visite du Premier ministre ukrainien a soldé les contentieux

Le Premier ministre ukrainien Denys Chmyhal était à Berlin dimanche 4 septembre. Il a été reçu par le président allemand Frank Walter Steinmeier et par le chancelier Olaf Scholz. Une visite attendue après des mois de tensions entre les deux pays. 

C'est la première visite d'un haut représentant ukrainien en Allemagne depuis des mois. Le passage de Denys Chmyhal à Berlin vise à mettre un terme officiel à la brouille qui a éclaté peu après l'invasion de l'Ukraine par la Russie. A l'époque, les autorités de Kiev ont reproché à Berlin de traîner des pieds pour leur livrer des armes et notamment des armes lourdes, rappelle notre correspondante à Berlin, Delphine Nerbollier. La tension est montée à un tel niveau en avril dernier que le président Frank-Walter Steinmeier, ancien ministre des Affaires étrangères de la chancelière Angela Merkel s'est vu refuser d'effectuer une visite à Kiev, avec ses homologues polonais et baltes. M. Steinmeier a longtemps prôné une politique de détente avec la Russie, avant de faire son mea culpa en reconnaissant une erreur. 

Depuis, la tension est retombée. Berlin a multiplié et surtout accéléré ses livraisons d'armes et le chancelier a pu se rendre en Ukraine en juin avec le président français Emmanuel Macron et le Premier ministre italien Mario Draghi. Olaf Scholz a annoncé vouloir aider Kiev, militairement et financièrement, aussi longtemps qu'il le faudra. L'Allemagne « continuera à se tenir de manière fiable aux côtés de l'Ukraine », a assuré de son côté M. Steinmeier au Premier ministre ukrainien, selon la porte-parole du président allemand.

Berlin accueillera d'ailleurs une conférence sur la reconstruction de l'Ukraine le 25 octobre prochain, à laquelle doit participer notamment la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen. Berlin attend également le nouvel ambassadeur d'Ukraine. Le précédent, Andrij Melnyk, -« L’ambassadeur le plus inhabituel de tous les temps », selon le Frankfurter Allgemeine-, avait vivement critiqué l'attitude jugée timorée de l'Allemagne face à la Russie. La politique de l'Allemagne à l'égard de la guerre en Ukraine a fait l'objet d'âpres débat en interne, les chrétiens-démocrates, et des industriels comme Rheinmetal faisant pression pour davantage de soutien militaire.

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Aide humanitaire et militaire

Dimanche, le Premier ministre ukrainien « a remercié l'Allemagne pour son soutien militaire, financier, humanitaire et politique ». La veille, le gouvernement allemand avait annoncé le déblocage de 200 millions d'euros d'aide supplémentaire pour venir en aide aux déplacés en Ukraine. Sur le volet militaire, Kiev souhaite recevoir davantage d'équipements militaires lourds. L'Allemagne a déjà livré des blindés à Kiev. « Les lance-roquettes MARS II et les (obusiers) Panzerhaubitze 2000, fournies par l'Allemagne, ont bien fonctionné sur le champ de bataille, et nous espérons augmenter l'approvisionnement en armes lourdes », a déclaré M. Chmyhal.

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Le système anti-aérien IRIS-T (système d'imagerie infra-rouge contrôlé par poussée vectorielle) développé par Berlin doit aussi être fourni à l'Ukraine à l'automne et Kiev espère « que l'Allemagne deviendra l'un des leaders dans le processus de développement de la défense aérienne (ukrainienne) ». Par ailleurs l'Allemagne accueillera jeudi prochain une réunion, à l'initiative de Washington, des ministres de la Défense des pays alliés de l'Ukraine. Cette rencontre d'une quarantaine de pays, sur la base aérienne américaine de Ramstein (ouest), est destinée à organiser le soutien des capacités militaires ukrainiennes face à la Russie.

M. Chmyhal est attendu ce lundi à Bruxelles pour présider avec le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell une réunion du conseil d'association UE-Ukraine.

(et avec AFP)