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Annexions russes: une «action désespérée et pathétique», aux yeux du président polonais

La Pologne s'inquiète de voir son voisin ukrainien perdre ses territoires en faveur de la Russie. Après l'officialisation illégale de l'annexion de quatre oblasts occupés, les Polonais ont très vite condamné ce geste à leurs frontières. Ils ne reconnaissent pas les régions nouvellement rattachées.

Avec notre correspondant à Varsovie, Martin Chabal

La décision d'inclure à la Fédération de Russie les oblasts ukrainiens de Donetsk, Louhansk, Kherson et Zaporijjia ne passe pas en Pologne.

Pour le président, Andrzej Duda, cette « action désespérée et pathétique » et une vraie « défaite pour ceux qui croyaient naïvement à un compromis » avec le Kremlin.

Poland condemns RUS attempts to annex UA territory and will never recognize them. We will continue to support the Defenders of UA until the aggressor is driven out. Today's desperate action by the Kremlin is a defeat for those who naively believed in a compromise with RUS. 🇵🇱🤝🇺🇦

— Andrzej Duda (@AndrzejDuda) September 30, 2022

L'opposition rejette également en bloc ces annexions. Bogdan Klich, ancien ministre de la Défense du parti Plateforme civique, compare l'action de Vladimir Poutine à celle de Joseph Staline.

Rosyjska kradzież ukraińskich terenów, nigdy nie może być uznana i zalegalizowana przez społeczność miedzynanarodową. Co więcej, Zachód musi pomóc #Ukraina je odbić z rąk zaborcy. Putin idzie drogą Stanina. #Russia

— Bogdan Klich (@BogdanKlich) September 30, 2022

L'annexion de ces quatre oblasts à la Russie est perçue comme une volonté de faire durer la guerre aux frontières de la Pologne. Pour le ministre des Affaires étrangères, c'est « une nouvelle preuve que la Russie essaie d'aggraver le conflit ».

►Lire aussi : Annexions russes : Joe Biden promet de « défendre chaque pouce du territoire de l'Otan »

Et pour contester la décision de Moscou, le ministère a affirmé son soutien à l'Ukraine. Il appelle le pays à « prendre toutes les mesures nécessaires pour regagner les territoires temporairement occupés par la Russie ».

La Pologne continuera à « soutenir les défenseurs de l'Ukraine jusqu'à ce que l'agresseur soit chassé ». Et le Premier ministre, Mateusz Morawiecki l'affirme : Varsovie ne sera pas « intimidé » par les actions de la Russie. Ni même par la menace nucléaire.

Les Ukrainiens pas plus impressionnés que leurs voisins

Les Ukrainiens ne se montrent pas plus intimidés que les Polonais. Les autorités de Kiev promettent de continuer les contre-offensives pour libérer l'ensemble des zones encore aux mains des forces russes.

Dans la soirée, dans son allocution quotidienne publiée sur les réseaux sociaux, Volodymyr Zelensky s'est d'ailleurs félicité des « résultats significatifs » enregistrés par les forces armées ukrainiennes dans l'est du pays. Elles encerclent partiellement la ville stratégique de Lyman, aux mains des Russes, dans la région de Donetsk.

« Nous devons libérer toutes nos terres, et ce sera la meilleure preuve que le droit international et les valeurs humaines ne peuvent être enfreints par aucun État terroriste, aussi insolent soit-il, comme la Russie », a encore dit le président ukrainien. 

Plus tôt dans la journée, M. Zelensky avait balayé la main tendue par son homologue russe : « L'Ukraine ne négociera pas avec la Russie tant que Poutine sera le président de la Fédération de Russie. Nous négocierons avec le nouveau président. »

Une position que partage Nikolay Viknianskyi, conseiller du maire d'Odessa, chargé de questions humanitaires. « Nous allons libérer notre terre par les armes, confie-t-il à RFI. Je ne peux pas m'imaginer que nous puissions mener des négociations avec lui. »

D'ailleurs, si nous le faisions, nous ferions du tort à tout le monde civilisé, parce que nous ne combattons pas uniquement pour nous et pour notre liberté, nous nous battons aussi pour les principes démocratiques, pour la Charte des Nations unies, pour la vérité. Nous ne pouvons pas mener de négociations, parce que si nous le faisions, nous donnerions une légitimité au Mal, nous montrerions qu'on peut parler avec le Mal.

Et d'ajouter : « Poutine peut bien dire que la Lune et le Soleil appartiennent à la Russie, nous, nous savons pertinemment que la Lune et le Soleil appartiennent à l'Humanité et que la terre ukrainienne appartient à l'Ukraine. Nous estimons que c'est un dictateur fou et c'est pourquoi nous n'accordons pas d'importance à tout cela. »

Service international,
Anastasia Becchio

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