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Après l'arrestation de son journaliste en Russie, le Wall Street Journal hausse le ton

Au lendemain de l'annonce de l'arrestation du journaliste américain Evan Gershkovich en Russie, le Wall Street Journal a ce vendredi demandé l'expulsion de « l’ambassadeur russe ainsi que tous les journalistes russes » travaillant sur le sol américain.

Le Wall Street Journal hausse le ton, après l'annonce de l'arrestation de son journaliste Evan Gershkovich à Ekaterinbourg. Malgré la mise en garde du Kremlin à Washington contre toute forme de représailles contre les médias russes sur le sol américain, le journal estime qu'« expulser l’ambassadeur russe ainsi que tous les journalistes russes travaillant ici serait le minimum à attendre ». « Le premier devoir du gouvernement américain est de protéger ses citoyens. Et trop de gouvernements croient maintenant qu’ils peuvent arrêter et emprisonner des Américains en toute impunité », peut-on lire dans un éditorial publié ce vendredi 31 mars.

Face à ce qu'il considère comme « une provocation calculée pour embarrasser les États-Unis et intimider la presse étrangère qui travaille toujours en Russie », le conseil éditorial du journal réclame donc ouvertement une escalade politique et diplomatique de la part de Joe Biden envers le gouvernement russe. Le président américain s'est exprimé publiquement sur l'affaire pour la première fois ce vendredi à la Maison Blanche, demandant au Kremlin de « laisser partir » Evan Gershkovich, accusé d'« ​​​​espionnage au profit des États-Unis » par le biais du bureau moscovite du Wall Street Journal.

Moscou ne craint pas de représailles de Washington

À Moscou, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, n'a pas tardé à répondre au journal américain. « Concernant la demande d'expulsion de tous les journalistes russes, le Wall Street Journal peut dire cela, mais cela ne devrait pas se produire. Il n'y a simplement aucune raison pour cela », a-t-il déclaré, ajoutant que le journaliste américain « a été pris en flagrant délit » et que « la situation est claire ».

Présenté devant un tribunal de Moscou, Evan Gershkovich a nié les accusations portées contre lui lors d'une audience, selon l'agence de presse étatique russe Tass. Le journaliste américain a néanmoins été placé en détention provisoire jusqu'au 29 mai, une mesure qui peut être prolongée dans l'attente d'un éventuel procès. L'affaire, classée « secrète » selon Tass, restreint la publication d'informations à son sujet. Les seuls détails disponibles à ce stade sont ceux communiqués par le FSB, les services de renseignement russes, qui expliquent avoir « déjoué une activité illégale » en arrêtant le journaliste américain.

Dans l'attente d'éventuelles mesures annoncées par Joe Biden, la Maison Blanche a fustigé une arrestation « inacceptable », sa porte-parole, Karine Jean-Pierre, qualifiant de « ridicule » l'accusation d'espionnage du Kremlin tandis que le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken s'est dit « extrêmement préoccupé ». Josep Borrell, le chef de la diplomatie de l'Union européenne, a quant à lui « condamné » la détention d'Evan Gershkovich par la Russie, dans un tweet dénonçant le « mépris systématique » de Moscou pour la liberté de la presse.

Cette arrestation intervient également dans un contexte de répression accrue sur le sol russe contre la presse étrangère depuis l'offensive contre l'Ukraine et fait suite à l'échange intervenu en décembre dernier entre la star américaine du basket Brittney Griner, détenue en Russie, et le marchand d'armes russe Viktor Bout, prisonnier aux États-Unis.

(Et avec AFP)

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