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Arsène Sabanieev, anesthésiste volontaire: à Bakhmout, «c'est la troisième guerre mondiale»

Témoignage

Les médecins du point de stabilisation de Bakhmout, premier centre médical à recevoir les soldats blessés sur le front le plus actif d’Ukraine aujourd’hui, ne s’arrêtent jamais de travailler. Lorsque la guerre a éclaté, Arsène Sabanieev, anesthésiste-réanimateur franco-ukrainien, est revenu prêter main forte auprès du bataillon des « hospitalières ». 

RFI : Quelle est la situation à Bakhmout d'un point de vue humain ? 

Arsène Sabanieev : Bakhmout, il faut bien comprendre que c'est actuellement la zone la plus chaude, la plus dangereuse de toute la Terre, il faut en avoir conscience. Ici, toute la région est en train d'être détruite, il n'y a plus rien et c'est clairement la troisième guerre mondiale comme dans les films, c'est extrêmement violent. Ce sont des centaines et des centaines de blessés par jour, des dizaines de tués. C'est un massacre, mais des deux côtés. 

Quel effet cela fait d'être volontaire, de ne pas savoir où on va être détaché et de se retrouver à Bakhmout ?

On est volontaire, donc on n'a pas le choix. Avant de venir ici, on en a discuté, on était tous d'accord en notre âme et conscience. C'est l'avantage de ne pas avoir de contrat avec l'armée qui t'oblige, qui dit « non les gars, vous avez signé un contrat maintenant, vous y allez ». Nous, on est libres. Si nous demain, on a envie de partir pour X raison, on part. 

Quel sentiment cela procure-t-il d'être ici aujourd'hui, d'autant plus quand on fait partie du corps médical ?

L'histoire est en train de s'écrire ici, c'est une bataille féroce. Je regardais des images des « poilus », la Première Guerre mondiale qui était dans les tranchées et les images des soldats à Bakhmout, c'est pareil, il n'y a pas de différence, pourtant il y a un siècle d'écart. Quand on voit les soldats qui arrivent, qui sont pleins de boue, les membres arrachés, je suis content d'être là pour apporter ma petite pierre à l'édifice. Ce n'est pas grand-chose mais tous ensemble réunis, on fait de belles choses. 

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