Reportage
Entre 2 000 et 3 000 demandeurs d'asile à la rue en Belgique, selon les ONG. En 2022, le pays a enregistré 37 000 demandes de protection internationale, soit 40% de plus qu'en 2021. La place manque pour loger tous les requérants, comme la loi l'exige. La crise se cristallise aujourd'hui autour d'un squat dans la commune de Schaerbeek, où des centaines de réfugiés vivent dans des conditions sanitaires déplorables. Le 16 janvier, la Croix-Rouge a ouvert une clinique quelques rues plus loin.
Avec notre correspondante à Bruxelles, Laure Broulard
À la clinique pour les réfugiés de la Croix-Rouge, boulevard Pachéco à Bruxelles, une dizaine de demandeurs d'asile patientent avant de voir un médecin. Ce sont principalement des hommes.
Noorullah, Afghan de 25 ans, sort d'un cabinet de consultation.
La médecin a dit que j'ai une fracture à la main, et aussi que j'ai la gale.
Noorullah explique qu'il a été blessé lorsqu'il a tenté de passer la frontière bulgare depuis la Turquie. Il est arrivé depuis quelques jours à Bruxelles, où il a déposé une demande d'asile.
Ils m'ont donné un papier, et ils m'ont dit de revenir dans 50 jours. Mais je n'ai nulle part ou dormir, nulle part où manger, rien.
Depuis, il vit entre la rue et le squat de la rue des Palais, à Schaerbeek, où plusieurs centaines de personnes dorment depuis environ trois mois.
Magali Clerbaux est responsable des crises et des urgences pour la Croix-Rouge à Bruxelles.
Ils vivent dans des questions vraiment d'extrême pauvreté, avec un accès quasi inexistant aux sanitaires, aux douches, aux toilettes, et il y a beaucoup de maladies qui circulent là-bas également, comme la gale, mais aussi la diphtérie, qui est une maladie potentiellement mortelle.
De nombreux incidents violents ont eu lieu dans l'immeuble depuis le début de l'année. Le troisième étage a pris feu le 12 janvier.
Une situation catastrophique et inhumaine, selon la bourgmestre de la commune de Schaerbeek, qui appelle régulièrement le gouvernement fédéral à reloger de toute urgence les occupants.
Dans le journal La Libre, la secrétaire d'État à l'asile et à la Migration d'État, Nicole de Moor, a assuré ce week-end que 312 d'entre eux ont déjà intégré des centres d'accueil, un chiffre qui augmenterait de jour en jour.
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