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Berlin défend de nouveau l'idée d'un gazoduc entre l'Espagne et la France, Paris s’y oppose

Le gazoduc Nord Stream 1 n'a pas repris du service samedi. Gazprom avait annoncé vendredi soir 2 septembre une fuite sur une turbine qui empêcherait les opérations de livraison. L'Union européenne est toujours en recherche d'alternative au gaz russe, et l’Allemagne rêve de ressusciter un projet de gazoduc à travers les Pyrénées. Surnommé le MidCat, il permettrait une connexion entre le sud de la France et la Catalogne au nord-est de l'Espagne. Mais la France n'y est pas favorable. 

« Ça n'est pas une priorité », rappelait encore ce samedi Bruno Le Maire, le ministre de l'Économie français. Paris reste méfiant sur ce projet de gazoduc.

Le projet MidCat (pour Midi-Catalogne), un gazoduc long de 190 km, a été lancé en 2013. Il devait relier Hostalric, au nord de Barcelone à Barbaira à l’est de Carcassonne (Aude), en passant par le col du Perthus (Pyrénées-Orientales). Quarante quatre communes de l'Aude et 51 communes des Pyrénées-Orientales étaient concernées.

Le gazoduc devait acheminer du gaz algérien mais aussi du GNL, du gaz naturel liquéfié d'autres provenances (Qatar, Nigeria, Etats-Unis) via le grand port méthanier catalan d'Hostalric.

Le projet a été abandonné il y a trois ans par l'Espagne et la France car trop destructeur pour l'environnement, trop cher (500 millions d'euros), et trop peu générateur de retombées économiques. La Commission européenne était sur la même ligne.

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Mais le chancelier allemand Olaf Scholz remet régulièrement ce gazoduc MidCat au centre du jeu. « Il nous manque dramatiquement », expliquait le chef du gouvernement allemand il y a quelques semaines. Et plus récemment, à l'occasion de la visite de son homologue espagnol Pedro Sanchez mardi 30 août, Olaf Scholz a rappelé lors de la conférence de presse commune « (qu'il soutenait) beaucoup une telle connexion ».

La position de Madrid a également évolué, en raison de la crise énergétique. Les Espagnols sont favorables à une relance du projet, y voyant un moyen de mieux s'interconnecter avec le reste de l'Europe. En cas de blocage sur le projet MidCat, Madrid réfléchit d'ailleurs à un plan B de gazoduc sous-marin à destination de l'Italie.

Paris pour l'installation de nouveaux terminaux de GNL 

Mais la France bloque toujours, estimant que l'installation de nouveaux terminaux de GNL dans le nord et l'est de l'Europe, notamment en Allemagne, serait une alternative plus rapide et moins coûteuse que la construction d'un nouveau gazoduc. Un refus de revoir ce dossier critiqué tout récemment par Teresa Ribera, ministre en charge de la Transition écologique dans le gouvernement espagnol, qui accusait la France de manque de solidarité à l'égard de l'Allemagne. 

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