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Brésil: la rudesse du travail informel, symptôme de la crise économique en Amazonie

L’élection présidentielle a dimanche 2 octobre au Brésil, où l'augmentation du travail informel, liée en partie à la pandémie de Covid-19, est un signe de la crise économique que le pays traverse. En Amazonie, six personnes sur dix travaillent dans le secteur informel. C’est l’un des taux les plus élevés du pays. Comment ces personnes s’en sortent ? Reportage.

Avec notre envoyé spécial à Manaus, Achim Lippold

C’est dimanche matin, ce 25 septembre. L'heure de faire ses courses au grand marché d’alimentation, près du port de Manaus, capitale de l'État de l'Amazonas. Des poissons d’Amazonie et des fruits exotiques séduisent des centaines de clients. Mais Jorge, un Vénézuélien qui vit depuis quatre ans à Manaus, est venu acheter de la viande.

« Je travaille à mon propre compte, j’ai un stand où je vends des sandwichs. Mais là, tout devient cher. J’ai acheté de la viande, les prix ont beaucoup augmenté. Bon, j’essaie de survivre. Mais en tant qu’étranger, ce n’est pas facile de trouver un emploi officiel. Et je suis déjà âgé, donc vraiment, ce n’est pas facile », confie-t-il.

Avec son petit commerce, Jorge gagne l’équivalent de 300 euros par mois. Ce qui lui permet à peine de nourrir sa famille et de payer le loyer.

Devant le marché, nous rencontrons Rocky. La soixantaine dépassée, il vend des bouteilles d’eau à la sauvette : « Je voulais travailler normalement mais je n’ai rien trouvé. Je n’ai plus de femme, j’ai personne d’autre dans ma vie. Je vis ma vie… enfin, j’essaie de survivre. »

C’est aussi le cas d’Adailton, qui gagne sa vie avec des petits boulots autour du marché. Il raconte : « Ici, on doit lutter tous les jours pour de pas perdre son courage et sa dignité. Et surtout, pour continuer de vivre. En fait, travailler tous les jours juste pour survivre. Aujourd’hui par exemple j’ai seulement gagné 20 reais. »

20 reais, soit l’équivalent de quatre euros. Normalement, Adailton a droit à des aides sociales, mises en place par le gouvernement Bolsonaro. Mais pour l’instant, dit-il, il n’a rien reçu.

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