Niger
This article was added by the user . TheWorldNews is not responsible for the content of the platform.

Chine: Pékin vide ses campus pour tenter de faire retomber la tension

Reportage

Les villes de Pékin et Shanghai restaient, mardi 29 novembre, sous forte présence policière pour empêcher de nouveaux rassemblements, après les manifestations historiques du week-end contre les restrictions liées au Covid-19. Pour tenter de calmer la contestation, les universités ont décidé d’autoriser les étudiants à rentrer chez eux. 

Avec notre correspondant à Pékin, Stéphane Lagarde, et Louise May  

Des départs échelonnés sont organisés depuis ce mardi matin, dans les gares et les aéroports de la capitale chinoise. De grands bus gris stationnent devant la gare du sud de Pékin où l'on assiste à un défilé de valises à roulettes. Cet étudiant à l’université des langues étrangères de Pékin n’a pas hésité à profiter de la fenêtre de sortie avant que son établissement ne se reconfine.  

« Ce matin, ils nous ont dit qu’on avait une heure avant le confinement de l’université. Si on voulait partir, c’était maintenant avant 11h, rapporte-t-il. Je pense que les autorités devraient changer de politique. » 

Changer de politique… Tous les étudiants qui ont pris les trains pour rentrer dans leurs provinces ce matin n’ont pas forcément manifesté ces derniers jours, mais pas question de rater cette opportunité, indique cette étudiante de l’université de Jiaotong. « Nous avons fait des tests Covid pendant quatre jours en continu, et maintenant ils nous laissent sortir. Je suis vraiment heureuse de pouvoir rentrer chez moi. Cette année, je suis restée à l’université seulement trois mois et je ne sais pas si je pourrai revenir le semestre prochain, alors j'ai pris toutes mes affaires. »  

Incertitude

Pour la première fois depuis 1989, des slogans politiques ont été scandés dans les universités en Chine et notamment à Tsingua, l’école de l’élite rouge à Pékin. Cet étudiant en mathématiques en vient, il comprend le ras-le-bol général. « Les revendications des protestataires sont raisonnables, estime-t-il. Ces étudiants ont agi et ils ont obtenu une réponse. Désormais, la plupart des étudiants envisagent de partir, sinon ils ont dit qu’on devrait passer les vacances de la fête de printemps à l’université. Tout le monde s’inquiète, on ne sait pas ce qui peut arriver maintenant. »  

► À écouter aussi : Chine: jusqu'où peut aller la contestation?

Une inquiétude probablement partagée au plus haut niveau de l’État, à voir la mobilisation des policiers en civils ce mardi matin près des lieux de manifestations du week-end.