Niger
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Comité ad hoc Tchad: l'heure des débats a commencé

Après la présentation mercredi 28 septembre par un comité ad hoc de propositions sur la forme de l’État ou l’éligibilité de Mahamat Idriss Déby Itno, c’est l’heure des débats depuis jeudi. Premiers à prendre la parole, quelque 150 hommes et femmes politiques qui se sont succédé au micro pendant six heures. Et contrairement à ce que certains craignaient pour des sujets aussi clivants, tout s’est déroulé dans la discipline et l’écoute.

Avec notre correspondant à Ndjamena, Esdras Ndikumana

Chaque intervenant a pu, pendant trois minutes, exprimer sa position par rapport aux propositions du comité ad hoc, souvent dans un silence quasi-religieux, ponctué de temps en temps par quelques applaudissements de ceux qui défendent les mêmes idées. Certains n’ont pas caché l’admiration qu’ils vouent au chef de la junte militaire au pouvoir aujourd’hui. 

Comme ce leader d’un petit parti de la mouvance présidentielle : « Permettez-moi de remercier le général d'armée, Mahamat Idriss Déby Itno, pour avoir assuré la continuité et la sécurité de l'État. AFR soutient la candidature du président du conseil militaire des transitions à l'élection présidentielle. »

D’autres n’ont pas eu assez de mots pour dire tout le mal qu’ils pensent des 30 années de pouvoir du président Idriss Deby. Ils se disent farouchement opposés à ce que le fils se présente aux prochaines élections post-transition : « Voulez-vous qu'on recommence avec ça ? Maréchal pendant 30 ans, les gens ne l'ont pas aidé et voilà malheureusement comment il a terminé. Maintenant, vous voulez reprendre cela pour que le jeune président qui peut nous aider demain termine par cette mauvaise face ? »

Autre question qui divise le pays, celui de la forme de l’État. Des voix plus modérées ont expliqué que la véritable solution aux problèmes du Tchad ne passe pas par un État fortement décentralisé ou une fédération : « Nous parlons de la refondation de l'État tchadien, nous devons nous unir, afin de penser nos mots et améliorer la gouvernance, et réduire les inégalités sociales, créées par l'injustice. »

Entretemps, le président d’un petit parti a claqué la porte du Dialogue national en dénonçant un processus verrouillé par les tenants du pouvoir, notamment par des dessous de table, dans l’indifférence générale.