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Emmanuel Macron et Giorgia Meloni veulent travailler de concert sur la crise tunisienne

La crise qui frappe la Tunisie, et ses possibles conséquences en matière migratoire, a été abordé lors du Conseil européen. Un sujet sur lequel Giorgia Meloni et Emmanuel Macron ont discuté en tête-à-tête tard dans la soirée du jeudi 23 mars, au cours d’un entretien d’1h40, d’où il ressort une volonté de coopération entre Rome et Paris. 

L'Italie voit chaque jour davantage de Tunisiens prendre la direction de ses côtes. Giorgia Meloni a alors insisté pour que la question migratoire soit abordée lors du Conseil européen, rapporte notre envoyée spéciale à Bruxelles, Juliette Gheerbrant

« Tout le monde n'a peut-être pas conscience des risques de la situation et de la nécessité de soutenir la stabilité d'un pays en proie à de graves problèmes financiers qui risquent de déclencher une vague migratoire objectivement sans précédent », a déclaré la première ministre italienne.

Le Président français partage assurément ses préoccupations. « La très grande tension politique, la crise économique et sociale qui sévit en l'absence encore d'accord avec le Fonds monétaire international, est très préoccupante », a commenté Emmanuel Macron.

► À écouter aussi : Résolution au Parlement européen sur la situation en Tunisie: «Un rappel à l'ordre»

Un travail diplomatique nécessaire

Un travail diplomatique est nécessaire pour convaincre la Tunisie et le FMI de parvenir à un accord, souligne Giorgia Meloni. Sur cette question, la France et l'Italie souhaitent agir de concert, comme le confirme Emmanuel Macron. 

« Notre volonté est d'agir ensemble pour pouvoir aider la Tunisie à retrouver de la stabilité politique et aussi à engager des voies de coopération, dont l'une des composantes est la maîtrise de l'immigration. Sur ce sujet-là, je crois que nous avons des coopérations concrètes que nous pouvons avoir à la fois dans le dialogue avec le président tunisien et son gouvernement, avec le Fonds monétaire international, mais aussi parce que nous-mêmes, en tant que pays, pouvons faire, sur le plan bilatéral et avec l'Union européenne pour la Tunisie », détaille le président français.

L’Italie doit se contenter, pour le moment, de déclarations de principe sur la nécessité de sécuriser le front sud de l’Europe, explique notre correspondante à Rome, Anne Le Nir. Le Commissaire européen à l'économie, Paolo Gentiloni, est d'ailleurs attendu à Tunis le lundi 27 mars.

Au cours des dernières heures, plus de 1 000 migrants ont été secourus en Méditerranée par les garde-côtes italiens. La plupart des embarcations sont parties de la Tunisie, pays inquiète Rome. « L’éventuel effondrement de son économie pourrait déclencher une vague migratoire sans précédent en Europe », a déclaré la cheffe du gouvernement italien, n'hésitant pas à citer le chiffre de 900 000 migrants lors d’un récent débat parlementaire.

Le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, a quant à lui averti, le lundi 20 mars, que la situation en Tunisie était « très dangereuse », évoquant lui aussi un risque d'« effondrement » de l'État susceptible de « provoquer des flux migratoires vers l'UE et d'entraîner une instabilité dans la région Moyen-Orient et Afrique du Nord. » Une analyse qualifiée de « disproportionnée » et rejetée par Tunis.

► À écouter aussi : Rester ou partir? Les Subsahariens de Tunisie face à la stigmatisation