Reportage
En Irlande, comme en France, inscrire son enfant à la crèche relève du parcours du combattant. C’est la crise dans le secteur de la petite enfance, et ce, partout dans le pays. Les prestataires du secteur, des femmes en majorité, se mettent donc en grève durant trois jours.
« Un financement juste et maintenant », voilà ce que veulent des centaines de manifestantes devant le Parlement irlandais, à Dublin, toutes sont habillées en orange : une couleur criarde pour ne plus passer inaperçues, selon Averil.
Elle a fait spécialement le déplacement depuis la crèche qu’elle dirige à Cork : « L’année dernière, 141 établissements ont dû fermer leurs portes ! Moi, j’emploie 10 personnes, je voulais en recruter une de plus, j’ai cherché pendant 6 mois et à la fin, j’ai reçu un seul CV et il venait du Zimbabwe. En fait, les jeunes femmes ici ne veulent pas travailler dans ce secteur, parce qu’elles sont sous-payées ! Je suis épuisée… »
Maman de deux enfants, Clare est venue en soutien aux grévistes. Elle aussi réclame de l’État plus d’investissements pour les garderies publiques. Quand elle a découvert qu’elle était enceinte, sa joie a vite fait place au stress : « Je cherche une place en crèche pour mon garçon de 8 mois, depuis que j’ai su que j’étais enceinte ! La moitié de ma grossesse, c’était la peur de ce qui va se passer quand je vais retourner au travail ! Il y a une liste d’attente énorme et tant d’endroits fermés, donc oui, c’est dur. Qui va s’occuper d’eux ? »
Mais le ministre chargé de l’enfance, Roderic O’Gorman, a déclaré que cette grève n’était pas justifiée. D’autres manifestations locales sont prévues dans tout le pays, demain et jeudi.
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