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En Martinique, une incitation financière à faire plus d'enfants

En Martinique, l'Assemblée s'est prononcée, ce vendredi, sur la création d'une prime à la fécondité. Jusqu'à 3000 euros pour inciter les femmes à faire plus d'enfants. Car la population est en chute libre depuis dix ans.

Les élus cherchent la parade pour contrer ce qu'ils qualifient d'« hémoragie démographique ». et pour cause : la Martinique a perdu 10% de ses habitants sur la dernière décennie. 

« Il y a deux phénomènes qui se conjuguent : d'abord, une forte diminution des naissances. Le taux de fécondité des femmes est passé de six enfants par femme dans les années 1960 à moins de 1,9 enfant aujourd'hui. La deuxième chose, c'est qu'on a une accentuation de la mortalité avec le vieillissement de la population », explique Claude-Valentin Marie, démographe, spécialiste des Antilles.

Faute d'emplois, les jeunes quittent la Martinique pour la métropole. Et ils y restent.

Alors, pour Olivier Subrie, professeur d'économie à l'université Paris-Saclay, cette prime à la féconditié répond d'abord à une urgence économique : « Le facteur principal qui explique la décroissance économique en Martinique, c'est bien le manque de main d'oeuvre. On va manquer de bras. »

Mais pour l'économiste, l'incitation financière ne suffira pas : « Pour avoir un enfant, il faut aussi pouvoir avoir un foyer qui lui permette de l'accueillir, donc plus grand. Or, on a des problèmes d'accès au logement. Ca veut dire aussi avoir des moyens en matière de crèche ou d'autres structures... L'argent ne sera pas la seule réponse. » 

D'autant que certains programmes de reproduction ont échoué par le passé. C'est le cas en Allemagne, ou au Japon.

La bombe démographique égyptienne

Avec notre correspondant au Caire, Alexandre Buccianti

Le gouvernement égyptien examine un projet visant à accorder des primes aux familles n’ayant pas plus de deux enfants. Jusqu’à présent c’était les mesures punitives qui étaient appliquées : pas d’aide supplémentaire ou de subventions au quatrième enfant. Le nombre d’Égyptiens vivant en Égypte est de 104 millions auxquels il faut ajouter près de 8 millions d’expatriés.

L’explosion démographique est considérée par les autorités comme un danger équivalant au terrorisme. La première sonnerie d’alarme a eu lieu en 1975 quand le nombre d’Égyptiens a dépassé les 40 millions, deux fois plus qu’en 1950. On a alors parlé de bombe à retardement. Aujourd’hui, la croissance démographique est d’un million de personnes tous les sept mois. Chaque année, il faut donc construire plusieurs milliers d’écoles et engager une armée d’enseignants pour accueillir plus d’un million et demi de nouveaux élèves. Il faut aussi créer plus d’un million de nouveaux emplois pour les jeunes arrivants sur le marché du travail. Un défi qu’aucun gouvernement n’a pu relever depuis les années 1950. Résultat, le fossé ne fait que se creuser. Les classes sont de plus en plus surchargées : on dépasse parfois les 70 élèves par classe. Quant au chômage, il franchi les 60% chez les 15 à 29 ans. La bombe a explosé.