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Exploitation minière sous-marine: l'Autorité internationale des fonds marins sous pression

L’agence onusienne chargée de la règlementation des grands fonds doit se prononcer dans les prochaines semaines sur leur exploitation minière. Et le sujet est polémique : le plancher océanique abrite de nombreux métaux rares, mais leur exploitation pourrait être une catastrophe environnementale. Plusieurs États appellent donc à un moratoire.

L'échéance se rapproche en juillet. « Dans 100 jours exactement, a déclaré Emma Wilson, du groupement d'ONG Deep Sea Conservation Coalition lors de la session de clôture de la réunion du conseil de l'Autorité internationale des fonds marins vendredi 31 mars, l'AIFM pourrait recevoir une demande de n'importe quel État sponsor » d'une entreprise pour un contrat d'exploitation. La décriée exploitation minière des fonds marins pourrait donc débuter, sauf si la dizaine d'États opposés, dont la France, parvient à obtenir gain de cause à l'Autorité internationale des fonds marins (AIFM), chargée à la fois de la protection de l'exploitation potentielle du plancher océanique hors juridictions nationales

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À l'issue de ces deux semaines de négociation, les défenseurs des océans ont dénoncé la « porte ouverte » à un feu vert très prochain à l'exploitation minière sous-marine, même en l'absence de règles environnementales solides. Pourtant « l'atmosphère politique a radicalement changé en un an », a estimé Emma Wilson, du groupement d'ONG Deep Sea Conservation Coalition. « Il y a deux États déjà qui ont rejoint la coalition de pays qui appellent à une pose de précautions ou à un moratoire. Mais au-delà de ce groupe, il y a énormément de pays qui ont aussi pris la parole pour appeler à mettre en place le principe de précaution, souligne Anne-Sophie Roux, de l'Alliance pour un océan durable, qui a assisté aux négociations. Le cercle d’États qui commencent à tirer la sonnette d’alarme va au-delà du cercle restreint des États qui appelle au moratoire. »

Des entreprises qui refusent les projets d'exploitation

En parallèle, de plus en plus d'entreprises se désengagent du secteur. Samsung ou encore Google ont annoncé ne plus vouloir utiliser des métaux récupérés dans les grands fonds pour leurs produits. Cette semaine, c'est un géant du secteur qui a déclaré vouloir quitter cette industrie : « Lockheed Martin [le géant américain de l'armement, NDLR] a annoncé quitter l’industrie, donc se désengager de tous ses projets d’exploitation minière des fonds marins. Donc, effectivement, il y a aussi un front financier et économique à côté du front politique. »

L'autorité basée en Jamaïque n'a pour l'instant octroyé que des contrats d'exploration à des centres de recherche et des entreprises dans des zones bien délimitées, potentiellement riches en minerais. Une dernière réunion est prévue avant la date butoir. Cette fois, l'assemblée de l'AIFM se réunira avec ses 167 États membres.  

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