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France: «journées mortes» dans les ports, les pêcheurs vent debout contre les projets européens

Pas de bateau en mer, pas de poissons sur les étals : les pêcheurs français se mobilisent depuis le jeudi 30 jusqu'au vendredi 31 mars. Pour la première fois, le Comité national des pêches lance une opération « journée morte ». Toute la filière est concernée, du filet au consommateur.

Plus de pêche, plus un bateau en mer, portes closes pour les criées et pas de poisson sur les étals. Les pêcheurs dénoncent le projet de Bruxelles qui vise à interdire le chalutage de fond dans les aires marines protégées (AMP) d'ici 2030. Ils dénoncent également une récente décision du Conseil d'État qui a imposé la fermeture de certaines zones de pêche en Atlantique afin de préserver les dauphins. Les pêcheurs estiment qu’avec un tel rythme, la pêche française va disparaître un jour au profit des poissons importés. Pour Olivier Leprêtre, le président du Comité régional des pêches de Hauts-de-France, « c'est bien le plan d'action de la Commission européenne qui met le feu aux poudres, mais il y a beaucoup, beaucoup de sujets. Si on prend le golfe de Gascogne, il y a les dauphins, les fermetures de zones de pêche pour les dauphins, il y en a énormément. Et les pêcheurs ne supportent plus tout ce qui sort de la Commission européenne. »

Pas de mesures environnementales en Chine

« De plus, lance Olivier Leprêtre, au-delà de toucher le milieu économique, ça va avantager les importations extracommunautaires qui viennent de pays, de Chine ou d'ailleurs, où il y a aucune mesure environnementale. Si je prends le port de Boulogne, les pêcheurs, ce n'est même pas qu'ils sont en danger, c'est la mort assurée des pêcheurs et de la filière dans son ensemble. Depuis trop d'années, on ne tient pas compte de l'avis des pêcheurs et il est plus que temps que les pêcheurs soient intégrés dans la gestion de la pêche au niveau européen. »

« Plus d'importations »

Hélène Keraudren, déléguée générale de France filière pêche, est du même avis : « Effectivement, si on diminue la part des produits de pêche française dans les approvisionnements des magasins et des poissonneries, c’est d’avoir un peu plus de produits d’importation pour répondre à la demande des consommateurs. Or, aujourd’hui, ce qu’on dit au niveau de la filière, c’est que défendre la pêche française, ça veut dire quelque chose pour de nombreuses raisons. Cela veut dire quelque chose parce que c’est un droit social fort qui protège les marins, parce que ce sont des activités qui sont soumises à des contraintes environnementales exigeantes et qui sont respectées par les marins, parce que ce sont des efforts permanents de ces marins et de la filière pour s’engager auprès des scientifiques pour faire améliorer leur pratique. Donc, soutenir la pêche française, ça veut vraiment dire quelque chose ».

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