Devant la cour d'assises de Paris, Rédoine Faïd a continué ce mardi 26 septembre 2023 à s'expliquer sur sa spectaculaire évasion en hélicoptère de la prison de Réau, en juillet 2018. Le braqueur multirécidiviste a laissé entendre qu'il avait bénéficié de complicités au sein de l'administration pénitentiaire.
Pendant la journée, la cour et les avocats généraux reprennent point par point le récit qu'a fait Rédoine Faïd la veille de sa « belle » par hélicoptère depuis les parloirs de la prison de Réau, en juillet 2018. « Moi qui me suis évadé de Sequeudin, vous me mettez dans une prison où il n'y a pas de filins de sécurité », rigole Rédoine Faïd. Avant même d'arriver à Réau, le braqueur multirécidiviste connaît, grâce à d'autres détenus, la faille de la maison d'arrêt : cette cour d'honneur qui n'est pas protégée et dans laquelle un hélicoptère peut donc se poser.
Ce que Rédoine Faïd ignore, c'est que dans cette cour, il y a une porte de service qui mène au parloir. Ce « tuyau », le braqueur l'obtient d'une personne qui lui fournit aussi les plans de la prison. « Quelqu'un de l'administration pénitentiaire ? », l'interroge un juge. « Je ne peux rien vous dire », oppose Rédoine Faïd. Même réponse à la présidente qui lui demande qui lui a donné le téléphone portable avec lequel il a planifié son évasion.
« Moi, je bluffe »
Rédoine Faïd reste également mystérieux sur l'identité de ceux qui l'ont aidé à s'évader : « mes gars » comme il les appelle. Ils ont un accord tacite. Il ne doit y avoir aucune victime. Les armes, c'était juste pour faire peur. « Je ne suis pas un tueur… je suis un voleur, un imposteur, un escroc. Moi, je bluffe », insiste Rédoine Faïd. À l'entendre, sur l'équipe des « sept » comptant un « super mec » spécialiste de l'aviation, les enquêteurs n'auraient identifié qu'un seul membre du commando : son grand frère Rachid Faïd, arrêté avec lui après trois mois de cavale, et qui a reconnu les faits.
Sur les bancs des accusés pourtant, se trouvent un autre frère et trois de ses neveux, au casier judiciaire peu ou pas fourni. Ils n'ont « rien à voir » ou juste, pour certains, fait quelques « courses » pendant sa cavale, soutient longuement l'accusé.
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