Le sommet du G20 est ouvert à New Delhi, pour deux jours, en présence d’une trentaine de chefs d’États et d’organisations internationale. Mais en l’absence des présidents russes et chinois. Le groupe des 19 pays les plus riches et de l’union européenne vont essayer de s’entendre sur les questions cruciales du financement de la dette des pays en développement, de la transition climatique, et de la guerre en Ukraine.
avec notre envoyée spéciale, Dominique Baillard et notre correspondant, Sébastien Farcis
Après avoir accueilli ses hôtes dans un Centre des congrès flambant neuf, construit pour l’évènement, le Premier ministre Narendra Modi a pris la parole, un discours retransmis par les télévisions.
Cette séance d’ouverture du sommet, c’est d’abord la mise en scène du modèle indien que Narendra Modi veut aujourd’hui diffuser dans le monde entier. L’Inde, devenu le pays le plus peuplé au monde, la cinquième économie de la planète, veut se faire entendre dans le concert des nations. « Elle peut devenir un principe directeur pour le bien-être du monde », expliquait très sérieusement Narendra Modi dans un entretien donné juste avant le sommet. Illustration concrète avec l'invitation formelle lancée à l'Union africaine pour qu'elle se joigne au G20. « Avec l'approbation de tous, je demande au chef de l'UA de prendre place en tant que membre permanent du G20 », a déclaré M. Modi dans son discours d'ouverture du sommet, le chef de l'Union africaine prenant ensuite place aux côtés des dirigeants du groupe.
One earth, one family, one future (une terre, une famille et un futur), c’est le slogan, le narratif très consensuel développé par l’Inde pour ce G20. Il sera décliné au cours des trois sessions de la journée. Une vision idéalisée assez éloignée de la réalité, a rappelé hier le secrétaire général des Nations unies. Ce G20, c’est la réunion d’une famille dysfonctionnelle selon Antonio Guterres. Jamais les divisions n’ont été aussi grandes entre les 19 pays réunis -rappelons que Vladimir Poutine et Xi Jinping sont absents.
Le G20 est divisé sur l’Ukraine. Mais pas seulement : les engagements sur climat qui seront abordés ce matin divisent également. L’Inde, champion proclamé du multilatéralisme, fait partie des pays qui bloquent, avec la Russie, la Chine et l’Arabie saoudite, sur les objectifs proposés par les occidentaux, à savoir la baisse des émissions de 60 % d’ici 2035. Le triplement des capacités en énergies renouvelables est une autre ligne de fracture.
En amont de ce sommet, le président américain Joe Biden s’est entretenu avec le Premier ministre indien Narendra Modi. Et il a surtout été question de nouvelles technologies
En l'absence du numéro un chinois, le dirigeant indien a confirmé prendre ses distances technologies avec Pékin - et réaffirmé son soutien au programme américain Rip and Replace, qui interdit aux entreprises américaines d’utiliser les technologies chinoises pour la 5G. Une mesure qui a déjà été appliquée en Inde lors du lancement de cette technologie, rappelle notre correspondant, Sébastien Farcis.
Les deux dirigeants ont ensuite parlé de la mise en place des deux groupes de travail communs pour la recherche et le développement d’une nouvelle technologie de 5 et 6G, appelée Open RAN, qui permet justement de moins dépendre du matériel des fabricants pour ces communications. Il a enfin été question du développement de l’industrie de semi-conducteur en Inde, alors que deux entreprises américaines ont annoncé des investissements de plus d’un milliard d’euros dans le domaine, afin d’ouvrir des usines et des centres de recherche en Inde. Enfin, Joe Biden a pris de la hauteur, si on peut dire, en félicitant Narendra Modi pour l’alunissage réussi du robot indien le mois dernier, et confirmé la volonté de la NASA de travailler avec l’agence spatiale indienne pour un programme commun d’envoi d’astronautes dans l’espace.
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