Au Gabon, la transition suit son cours depuis le coup d’État, fin août, qui a renversé le président Bongo. On attend notamment la nomination des parlementaires à l’Assemblée et au Sénat de transition. La durée de la transition, elle, est incertaine. Le général Oligui Nguema qui a pris le pouvoir a dit que c’était aux forces vives de décider de sa durée. Plusieurs propositions sont pour l’instant sur la table.
Une transition de deux ans, c’est le chiffre qui revient le plus souvent. Le Premier ministre, Raymond Ndong Sima, y voit un « objectif raisonnable ». Néanmoins, la durée définitive sera tranchée à l’issue d’une grande conférence nationale. « Ce n’est pas au Parlement, ni aux militaires, de choisir. Les Assises arrêteront un calendrier qui sera validé par l’Assemblée et le Sénat », confie un haut cadre de la transition.
La société civile, elle, a d’abord proposé six mois à un an. « C’était pour montrer que les militaires ne pourraient pas s’éterniser au pouvoir », indique Justice Lekogo du Copil Citoyen. Mais vu les chantiers en cours, les organisations ont finalement proposé 18 à 24 mois. « Il faut démanteler un pouvoir installé depuis 60 ans, reconstruire la démocratie, voter de nouveaux textes avant de préparer des élections », indique George Mpaga, du ROLBG, pour expliquer le besoin de temps.
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Mais aller au-delà de deux ans pourrait poser problème. « La transition n’est pas là pour régler tous les sujets de fond. Cela doit être réalisé par un nouveau pouvoir élu », estime Justine Lekogo.
Côté politique, Alexandre Barro Chambrier, président du RPM, a aussi suggéré deux ans. Le temps « de remettre le Gabon sur les rails. Mais il ne faudrait pas qu’on prenne goût aux délices du pouvoir », a-t-il déclaré.
Pour ce qui est de la grande coalition Alternance 2023, elle attend les Assises pour proposer une durée. Mais un cadre estime que « vu les réformes à réaliser, au sein d’un système très ancré, ce n’est pas simple », dit-il. Toutefois, « il ne faudrait pas excéder deux tiers d’un quinquennat », selon lui.
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